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Dette intérieure : «Nous n’avons jamais douté de la volonté du gouvernement», dixit Alain Ba Oumar

A l’issue de l’échange avec le Premier ministre, le 12 juin dernier à Libreville, le président de la Confédération patronale gabonaise (CPG) s’est confié sur les garanties issues de ces discussions. Dans l’interview ci-après, Alain Ba Oumar a notamment réitéré la volonté du gouvernement à relancer l’économie avec, en prime, l’apurement progressif de la dette intérieure.

Gabonreview : 100 jours après votre arrivée à la tête de la CPG, vous venez de présider votre premier conseil d’administration, à l’issue duquel vous vous êtes entretenu avec le Premier ministre. A quand l’apurement de la dette intérieure ? Avez-vous reçu des garanties du chef du gouvernement ?

Alain Ba Oumar : Parmi les priorités du patronat, figure en bonne place la dette intérieure. Et la discussion que nous avons eue avec le Premier ministre, intervient à un moment important. Comme vous le savez, le gouvernement vient de lancer un plan de relance économique et une loi de finances rectificative qui sont en cours de finalisation. Le gouvernement place l’apurement de la dette en tête des priorités des mesures à prendre au début de la mise en œuvre de ce plan de relance.

Il l’était donc important pour les patrons, réunis en conseil d’administration aujourd’hui (12 juin à Libreville, ndlr) d’avoir des échanges très francs et rassurants avec le chef du gouvernement, quant à la volonté des plus hautes autorités de l’Etat d’apurer cette dette. Cette fois-ci, nous avons une idée de comment ça va être fait (…) Nous savons également que des bailleurs de fonds sont mobilisés aujourd’hui autour du gouvernement gabonais, pour appuyer l’Etat dans le cadre de la mise en place de ce plan de relance.

Au-delà de l’apurement de la dette intérieure, plusieurs difficultés ont également été abordées, notamment le climat des affaires et la parafiscalité. Comment s’opérera le plan de relance économique dans un tel contexte ?

Mais comme nous l’avons signifié au Premier ministre, qui a acquiescé, l’on ne peut relancer l’économie sans assainir le climat des affaires. Cette relance ne peut s’opérer si les entreprises, qui ont un rôle déterminant à jouer aux côtés du gouvernement pour relancer cette économie, n’ont pas les moyens d’investir. Car, ce plan de relance suggère de nouveaux investissements, la création de richesses… et une collecte d’impôts sur ces richesses, pour les redistribuer aux populations. C’est la raison pour laquelle nous sommes confiants que cette dette sera payée : nous n’avons jamais douté de la volonté du gouvernement à le faire. Sauf que, nous comprenons comment cela est possible à travers les ressources en cours de mobilisation.

Par ailleurs, c’est une chose d’apurer la dette et c’en est une autre de faire en sorte qu’elle ne se régénère pas. Il faut donc comprendre comment nous en sommes arrivés là. C’est un mélange d’assèchement de ressources de l’Etat et de certaines légèretés, par le passé, aussi bien des chefs d’entreprises que des administrateurs de crédits et des gouvernants. C’est donc cette alchimie d’erreurs que nous nous devons de corriger ensemble, avec le gouvernement car, nous sommes partenaires. Nous, chefs d’entreprises, devons également adopter des comportements plus vertueux par rapport à la commande publique : ne plus accepter de mener des projets hors du cadre du budget et concourir à recréer une dette que nous avons eu tant de mal à faire épurer.

Ayant dit cela, nous avons également, dans le plan d’action qui a été adopté par le gouvernement, la volonté de jouer notre rôle d’entreprises grandes sœurs et leaders, et d’offrir aux PME intéressées, remplissant les critères d’adhésion à la CPG, ce dont elles ont besoin. C’est-à-dire de l’accompagnement, la sous-traitance et des services d’encadrement qui leur permettront de grandir elles-aussi. En gros, nous avons donc décidé d’assouplir les critères d’adhésion à la CPG aux PME disposant d’au moins trois bilans audités par un cabinet agréé Cemac. Seules des entreprises ayant un ordre de structuration et démontrant, par cela, qu’elles ont envie de grandir et sont compatibles avec les objectifs de la CPG.

Etes-vous satisfaits à l’issue du premier conseil d’administration de votre mandat ?

Pendant la campagne de notre accession à la tête de la CPG, nous avons proposé un certain nombre de choses. Nous les avons traduit aujourd’hui, dans le plan d’action, par un budget de l’ordre de 500 000 millions de francs. Par ailleurs, ce budget ne reflète nullement la hauteur financière des entreprises fédérées au sein de la CPG, mais plutôt celui du syndicat que nous sommes. Et ce montant devrait nous permettre d’atteindre nos objectifs. C’est en cela que nous sortons satisfaits de ce premier conseil d’administration.

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