Libreville – Un journal d’opposition gabonais, Les Echos du Nord, a été jeudi interdit de parution pour deux mois pour « injures publiques », tandis que deux médias ont été pris pour cible vendredi à Libreville par des hommes non-identifiés.
« Nous avons appris l’interdiction de parution par voie de presse. Nous ne la comprenons pas, n’avons été ni notifiés ni informés des articles incriminés », a réagi vendredi Raissa Oyeasseko, la directrice de publication par intérim des Echos du Nord, dont le directeur de publication Desiré Enema a quitté le pays.
Le porte-parole du Conseil National de la Communication (CNC), Godel Inanga Yendeyika, a fait savoir jeudi soir à la télévision nationale l’interdiction de parution du journal en raison d' »injures publiques contre (le président) Ali Bongo et (le Premier ministre Emmanuel) Issoze-Ngondet »
Par ailleurs, des hommes non-identifiés équipés d’armes blanches et cagoulés se sont introduits vendredi matin dans les locaux de deux médias gabonais pour diffuser un message sonore se réclamant d’un ancien candidat à la présidentielle, a appris l’AFP de sources concordantes.
« Un commando de quatre personnes cagoulées […] ont diffusé un message » sur l’antenne de TV+, a affirmé Franck Joël Nkoulou, rédacteur en chef de TV+.
« C’était un message révolutionnaire sonore se réclamant de Roland Désiré Aba’a Minko », ancien candidat à l’élection présidentielle, selon la rédaction.
Selon plusieurs sources concordantes, les locaux de la radio Africa n°1 ont aussi été pris pour cible par des hommes cagoulés et non identifiés, qui ont diffusé un message semblable.
L’ancien candidat à l’élection présidentielle, Jean Ping, auquel s’était rallié Laurent Désiré Aba’a Minko en août 2016, a réagi dans un communiqué, dénonçant « la confusion de la situation ainsi créée qui pourrait justifier l’escalade de la dérive autoritaire ».