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Roland Désiré Aba’a Minko arrêté pour avoir annoncé une révolution pour renverser Ali Bongo

Roland Désiré Aba’a Minko, candidat à l’élection présidentielle du 27 août 2016 qui s’était finalement retiré pour soutenir Jean Ping a été arrêté vendredi à Libreville alors qu’il a tenté de se cacher au siège de la Délégation de l’Union européenne où il se serait introduit avec une bombe présumée, a appris Gabonactu.com

M. Aba’a Minko a été interpellé dans les locaux abritant le siège de la Délégation de la Commission de l’Union européenne (UE) au Gabon. Il s’y est rendu pour demander un asile. Il était porteur du présumée bombe qu’il menaçait d’exploser si sa demande était rejetée, ont indiqué plusieurs sources concordantes.

L’opposant aurait commis un commando qui a attaqué de manière simultanée trois médias gabonais (TV+, Africa N°1 et Kanal 7) pour imposer la diffusion sur leurs antennes d’un message vidéo intitulé « la révolution du peuple ».

Dans ce message diffusé partiellement par la télévision privée TV+ où le personnel a été pris en otage sous la pression des armes, Roland Désiré Aba’a Minko déclare « qu’accompagné d’autres compatriotes déterminés à animer une révolution pour la libération du peuple, ils ont planifié des actions de déstabilisation de l’autorité de l’Etat ».

L’opposant a annoncé avoir posé « des explosifs dans les édifices publics avec mise à feu télécommandée et la prise en otage des occupants, la neutralisation des sites militaires stratégiques identifiés par satellite ».

Dans le message, l’opposant a appelé à une paralysie de l’économie nationale en demandant à tous les opérateurs économiques de cesser toute activité.

Roland Désiré Aba’a Minko a notamment demandé au chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba de « quitter ses fonctions dans un délai de 72 heures ». Dépassé ce délai, l’opposant a prédit qu’il fera du Gabon « un point noir » en faisant sauter un à un les édifices publics déjà piégés.

Pendant que le commando opérait, Roland Désiré Aba’a Minko s’est rendu à l’ambassade de France pour remettre un mémorandum à la France lui demandant de dégager Ali Bongo Ondimba du pouvoir. Une autre version affirme que l’opposant a sollicité la protection de la France qui le lui a refusé. Il s’est ensuite rendu au siège de la délégation de l’Union européenne où il s’est introduit avec « une bombe », selon ses propres déclarations.

La Police judiciaire (PJ) l’a interpellé et gardé à vue. Le procureur de la République a annoncé l’ouverture d’une enquête.

La coalition qui soutient Jean Ping a précipitamment publié un communiqué pour se désolidariser de cette opération qui intervient à quelques jours de l’arrivée au Gabon des experts de la Cour pénale internationale (CPI). Cette mission arrive dans le pays pour enquêter sur les accusations des crimes présumés commis durant la crise postélectorale intervenue après la réélection contestée du président Ali Bongo Ondimba.

« Jean Ping n’est concerné ni de près ni de loin par cette action », a notamment déclaré son porte parole, Jean Gaspard Ntoutoume Ayi.

Carl Nsitou

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