Au Mali, une nouvelle mobilisation d’opposants au projet de révision constitutionnelle s’est déroulée, dans le calme, dans la matinée de ce samedi 17 juin, à Bamako. Les deux précédentes manifestations avaient été dispersées dans la violence. —Le texte devrait être soumis à référendum, le 9 juillet.
Il y a eu une très grande mobilisation à Bamako et c’est la couleur rouge qui dominait. T-shirts rouges, calicots peints en rouge, cartons rouges… Vous l’avez compris, c’était une marche de colère à laquelle ont participé plusieurs milliers de personnes.
« Ne touche pas à ma Constitution. Non au référendum », ont scandé les manifestants.
Dans la foule, on reconnaît des leaders de l’opposition comme Soumaïla Cissé ou encore les anciens Premier ministres, Modibo Sidibé et Soumana Sako. Des responsables d’associations et de jeunes leaders participaient également à cette manifestation qui s’est déroulée dans le calme.
« Au lieu de chercher à réviser la Constitution, qu’on assure d’abord la sécurité des Maliens », confie une étudiante
Des décibels ont également été entendus. Il y avait, en effet, un groupe de rappeurs qui galvanisait la foule. Il n’y a pas eu d’incidents, mais plutôt un service d’ordre impressionnant et très professionnel.
Concernant les principaux points contestés par ces détracteurs du projet de réforme constitutionnelle, ils disent tout simplement que dans un pays divisé ou encore partiellement occupé, notamment par les jihadistes, on ne peut pas organiser un référendum.
« Trop de pouvoir accordé au président »
Ils critiquent, dans le fond, des articles de ce nouveau projet de Constitution. Ainsi, par exemple, ils disent qu’il y a « trop de pouvoir accordé au président de la République » dans l’approche de la nouvelle Constitution. D’autres personnes, interrogées par RFI, rejettent la création du Sénat, deuxième Chambre prévue dans la deuxième Constitution et qui sera donc soumise à référendum. D’autres manifestants dénoncent tout simplement « le manque de consensus » avant le référendum.
Cela dit, les manifestants ont profité de l’occasion, non pas pour dire « non » à la Constitution mais, cette fois-ci, pour critiquer durement le régime du président Ibrahim Boubacar Keïta, notamment au niveau de la gouvernance.