La confédération syndicale a exigé la «libération pure et simple et sans conditions» de Marcel Libama, arrêté et gardé à vue depuis le 15 juin à Tchibanga. Inquiète du danger permanent guettant les syndicalistes et acteurs de la société civile, Dynamique unitaire va également saisir la Commission des droits de l’Homme des Nations unies et Amnesty international.
A l’instar d’autres confédérations syndicales du secteur éducation, Dynamique unitaire n’est pas restée insensible au sort de Marcel Libama, arrêté et gardé à vue depuis le 15 juin dernier à Tchibanga, chef-lieu de la province de la Nyanga. Dynamique unitaire a ainsi exigé, le 19 juin dernier, la «libération pure et simple et sans conditions» de son conseiller stratégique. Car, en refusant de le libérer, «le gouvernement opterait pour l’affrontement et non l’accalmie», a indiqué la confédération syndicale, annonçant au passage qu’elle va saisir la Commission des droits de l’Homme des Nations unies et Amnesty international.
Dans l’immédiat, elle a interpellé la Cour constitutionnelle après cette «arrestation un peu cavalière» de Marcel Libama. En effet, «lorsque la Constitution est délibérément violée par ceux qui sont censés rendre la justice, vers qui irons-nous nous plaindre ? Quand les forces de police deviennent une menace dangereuse et permanente pour les citoyens, qui garantira notre protection et notre sécurité ?», s’est interrogé le groupement syndical :
Tout en déplorant la volonté pernicieuse de dynamiter ses fondations, la Dynamique unitaire s’est inquiétée du danger permanent guettant les syndicalistes et acteurs de la société civile. «Les actes posés par certains administratifs et membres du gouvernement ces derniers jours à l’encontre de nos membres, témoignent de l’ampleur de la répression exercée par la puissance publique sur les acteurs de la société civile. Au point où on est tenté de penser que le gouvernement veut retirer de la Constitution, le droit d’exercer des syndicats», a déclaré le groupement syndical.
Par ailleurs, Dynamique unitaire a soutenu que depuis l’avènement de Florentin Moussavou au ministère de l’Education nationale, la Nyanga est devenue le nouveau bourreau des agents publics de l’Etat non originaires de cette province. «De la demande de suspension des salaires de 807 agents à la menace de 19 autres, jusqu’à l’interdiction des activités de la Conasysed (Convention nationale des syndicats du secteurs éducation, ndlr), le natif de Tchibanga n’a pas hésité à mettre en place un comité de pseudo sages chargé de régler les comptes à tout enseignant non originaire de la Nyanga, son royaume», a-t-elle ironisé.
Dans ce sens, la confédération syndicale a mis en lumière certaines irrégularités autour du procès de Cyprien Moungouli, délégué provincial de la Conasysed dans la Nyanga. Ce dernier a été emprisonné par le tribunal de Tchibanga, au motif qu’il aurait outragé le procureur de cette juridiction. «Chose étonnante le jour du procès, c’est le plaignant, c’est-à-dire le procureur Jean Pierre Boungoulou, qui lira le réquisitoire et condamnera notre camarade», a déploré Dynamique unitaire, interpellant ainsi le ministre de la Justice sur ces dérives ayant cours dans le pays.