Les membres du bureau du procureur de la Cour pénale internationale (CPI) sont arrivés le 20 juin 2017 à Libreville, dans le cadre d’une mission destinée à s’informer sur les violences postélectorales au Gabon, afin d’apprécier l’opportunité d’ouverture d’une enquête.
Annoncée depuis quelques temps, la mission de la Cour pénale internationale est désormais sur le territoire gabonais où elle séjournera du 20 au 22 juin. Composée de trois personnes (deux hommes et une femme) l’équipe de la CPI est arrivée à Libreville à 16 h par un vol d’Air France.
Accueillie par le ministre de la Justice, Alexis Boutamba Mbina, cette équipe va procéder à un examen préliminaire sur les violences post-électorales ayant engendré des arrestations, des incarcérations et des morts. Il s’agit pour cette mission de déterminer, de vérifier sur le terrain «si les critères imposés pour l’ouverture d’une enquête sont réunis». Elle aura quatre jours pour établir les contacts utiles, dans le cadre de la collecte des données relatives à cette crise. La délégation de la CPI rencontrera aussi bien les officiels, les membres de l’opposition que la société civile.
Les membres de la Cour pénale internationale (CPI), le 20 juin à l’aéroport international Léon Mba de Libreville© Gabonreview
Selon un communiqué signé le 19 juin 2017 par le ministre de la Communication, Porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Billie-By-Nzé, la République gabonaise avait saisi le Procureur de la CPI, en date du 21 septembre 2016, «aux fins d’apprécier une série d’actes graves, commis sur son sol et incitant à la violence à l’occasion de l’élection présidentielle d’août 2016.»
Dans sa saisine, le gouvernement gabonais demandait à la CPI «de bien vouloir ouvrir sans délai une enquête», au regard de «faits relevant de l’incitation à commettre le crime de génocide» et de «crimes contre l’humanité» qu’il attribuait aux militants favorables au candidat de l’opposition Jean Ping. De son côté, Jean Ping avait également saisi la CPI le 15 décembre 2016, pour dénoncer des «crimes contre l’humanité» après des violences ayant suivi la réélection d’Ali Bongo Ondimba. Il assurait avoir la preuve que plusieurs personnes avaient été tuées par balles par les forces de l’ordre.