Vendredi 16 juin, des hommes armés avaient attaqué quatre médias à Libreville afin de diffuser un message de l’ancien candidat à la présidentielle, rallié derrière Jean Ping. Dedans, Roland Désiré Aba’a Minko donnait 72 heures au président Bongo pour céder le pouvoir à Jean Ping, sinon il menaçait de faire sauter des bâtiments administratifs. L’enquête se poursuit et l’affaire a également pris une tournure politique.
Au moins quatre personnes sont actuellement entendues par les enquêteurs. Elles pourraient passer jusqu’à huit jours en garde à vue, « pour éviter toute concertation ou pression extérieure », confie une source proche de l’enquête.
Parmi ces personnes, on retrouve Aba’a Minko lui-même et un prestataire. « Les assaillants sont passés par lui pour louer des voitures. Vu leur nombre, la simultanéité des attaques et la distance entre les médias visés, on suppose que plusieurs commandos ont agi en même temps », explique une source, ajoutant qu’une vingtaine de personnes auraient pu participer à l’opération.
Lundi 19 juin, certains fonctionnaires s’inquiétaient de reprendre le travail. En effet, Roland Désiré Aba’a Minko affirmait avoir placé des bombes dans des bâtiments administratifs. « Tout a été passé au peigne. Aucun engin suspect n’a été trouvé. Le niveau de sécurité est maintenu », confie-t-on au ministère de la Défense.
L’affaire Aba’a Minko a maintenant pris une tournure politique. Pour le ministre de la Communication, ces actes sont la conséquence des dérives verbales et appels à la violence proférés par Jean Ping. Alain-Claude Bilie Bi Nze le traite même de « gourou de la violence ».
Le porte-parole de l’opposant répond : « Aucun Gabonais n’est mort à cause de Jean Ping. Mais on sait qui en a massacré le 31 août à son QG, alors qu’aucune enquête n’a été ouverte », déclare Jean Gaspard Ntoutoume Ayi. Il réclame au passage plus de transparence dans l’affaire du 16 juin.