Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un crédit de 642 millions de dollars au Gabon, dont l’économie souffre d’une chute des prix du pétrole comme d’autres pays producteurs d’Afrique centrale.
Quelque 98,8 millions de dollars seront déboursés immédiatement sur ce prêt échelonné sur trois ans, qui représente plus de deux fois le montant des quote-parts du Gabon auprès de l’institution, indique le communiqué du FMI.
Il s’agit d’encourager des politiques budgétaires « prudentes » afin de rendre l’endettement du pays viable alors que le déclin de la croissance s’est accentué l’année dernière.
Le Produit intérieur brut (PIB) gabonais n’a progressé que de 2,1% en 2016 contre 3,9% l’année d’avant, en raison notamment de la chute des prix du pétrole depuis le milieu de 2014.
Le déficit des comptes courants a soudainement grimpé à plus de 10% du PIB en 2016, alors que le pays affichait un excédent de 2010 à 2014.
Ce programme d’aide fait suite à l’appel des chefs d’Etat des six pays de la Communauté économique et monétaire des Etats d’Afrique centrale, Cémac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad) qui en décembre dernier à Yaoundé avaient demandé l’aide du FMI entre autres.
Ils craignaient notamment une dévaluation du franc CFA.
Le crédit sur trois ans accordé au Gabon « poursuit la stratégie adoptée par les chefs d’Etats de la Cémac au sommet de décembre 2016 », affirme le FMI.
« Reconnaissant le bouleversement politique et économique potentiel que provoquerait un changement du régime de changes, ils (les pays membres du Cémac) sont tombés d’accord sur une stratégie de maintien de l’ancrage actuel (du franc CFA), tout en mettant en place des ajustements budgétaires dans chaque pays », affirme le Fonds.
La Centrafrique et le Tchad ont déjà un programme avec le FMI tandis que des missions du Fonds se sont rendues récemment au Cameroun, en Guinée équatoriale et au Congo.
Le franc de la Coopération financière en Afrique (CFA) bénéficie d’une parité fixe avec l’euro, garantie par Paris (1 euro pour 655,957 FCFA).
L’Afrique francophone avait subi en janvier 1994 une dévaluation de 50% de sa monnaie, créée en 1945 et utilisée par les 6 pays de la Cémac et les 8 membres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA, Bénin, Burkina-Faso, Côte d’Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo).