Non officiel, un rapport présenté comme étant celui de la mission de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) sur la présidentielle d’août 2016 au Gabon émet des doutes sur les résultats de ladite élection.
Attendu depuis près d’un an, le rapport de la mission de l’OIF sur la dernière élection présidentielle au Gabon n’a pas encore été officiellement présenté au public. Pourtant, ces dernières heures, un «Rapport de la mission d’information et de contacts de la Francophonie» circulant sur les réseaux sociaux tend à faire croire qu’il s’agit du document, dont le mouvement citoyen Tournons la page a exigé, en février, la publication par la secrétaire générale, Michaëlle Jean.
Si rien ne permet d’affirmer que le fameux document en circulation est le véritable rapport de l’Organisation, Radio France internationale (RFI) n’a pas moins assuré, mercredi 21 juin, que «les autorités gabonaises ont reçu» le vrai rapport de l’OIF. Pourquoi ne pas l’avoir rendu public au même titre que celui de la mission d’observation électorale de l’Union européenne en décembre 2016 ? La réponse serait toute simple : comme le rapport de la MOE-UE, celui de l’OIF est loin d’être élogieux quant à la conservation du pouvoir par Ali Bongo. Le document, rapportent nos confrères qui disent se l’être procuré, est «critique», et émet des «doutes sur la sincérité des résultats tels qu’issus des urnes». L’une des principales raisons justifiant ces doutes : la «différence de traitement entre les résultats du Haut-Ogooué et ceux de l’Estuaire».
Ayant enregistré la demande d’annulation des résultats de 21 bureaux de vote dans l’Estuaire déposée par Ali Bongo et celle d’annulation des résultats dans le Haut-Ogooué déposée par son adversaire Jean Ping, la Cour constitutionnelle avait choisi d’accéder à la requête du candidat du Parti démocratique gabonais (PDG), rejetant ainsi celle de l’opposant. Un choix que l’OIF n’a pas compris.
De retour de leur mission au Gabon, les membres de la mission de l’OIF, bien que ne remettant pas en cause la compétence des organes de gestion du processus électoral, ont également considéré que «les nombreux manquements observés dans l’organisation du vote dénotent un défaut de formation caractérisé des agents électoraux». La «confiance très faible, voire inexistante» des candidats de l’opposition vis-à-vis de la machine judiciaire gabonaise, qu’ils ont jugé «incapable d’un traitement équitable», a aussi été relevée dans le document. A quand la publication officielle de celui-ci au Gabon ?