Au Gabon, c’est le début de la mission des experts de la Cour pénale internationale (CPI) qui sont arrivés dans le pays, mercredi, pour une enquête préliminaire. Elle pourrait déboucher sur l’ouverture d’une véritable enquête sur les présumés crimes contre l’humanité et génocide commis lors de la contestation de la réélection du président Ali Bongo en août 2016. Les experts de la CPI ont commencé leur travail par une rencontre avec les ministres gabonais de la Communication, de la Justice, de l’Intérieur et de la Défense.
L’entretien avec les quatre ministres les plus influents du gouvernement d’Ali Bongo a eu lieu à huis clos dans les locaux du ministère de la Communication. A la sortie, Mamady Ba, chargé des relations internationales au bureau du procureur de la CPI, a fait la mise au point suivante : « Ces pays n’ont pas ouvert une enquête. Les spécialistes de la CPI, qui sont là, ne sont pas des juges électoraux. On ne juge pas les élections. On ne juge pas les gens à ce stade ».
Détendu et pas du tout inquiet, le ministre gabonais de la Justice en charge des droits humains, Alexis Alexis Boutamba Mbina, a rappelé que la CPI est venue au Gabon à la demande du gouvernement : « Ayons confiance en ce gendarme international pour que la paix règne dans notre pays ».
Climat un peu plus lourd dans l’hôtel où des émissaires de Fatou Bensouda, procureure générale de la Cour pénale internationale, ont reçu Jean Ping. Entouré de certains cadres de sa galaxie et de ses avocats, Jean Ping semblait déterminé à convaincre les experts de la CPI d’ouvrir une véritable enquête sur les violences post-électorales au Gabon. Jean Ping a refusé de parler à la presse.
En revanche, le docteur Sylvie Nkoghe Mbot, de la société civile, s’est félicitée de l’arrivée de cette mission : « La CPI est venue au Gabon et c’est un soulagement pour la plupart des victimes et des familles ».