Bruno Ben Moubamba, Vice-Premier ministre gabonais chargé de l’Habitat a reçu jeudi une missive explosive expédiée par son propre gouvernement suite à un poste qu’il a effectué sur sa page facebook dénonçant le récent accord entre le Gabon et le Fonds monétaire international (FMI) qui met à son avis le pays sous tutelle.
« L’ACR (Alliance pour le changement et la restauration, parti de Ben Moubamba) n’est pas d’accord avec le Plan d’ajustement budgétaire du PDG car, ce serait une tragédie pour notre pays et l’ACR ne comprend plus la stratégie de l’endettement via la Banque mondiale ou le FMI », a tonné Bruno Ben Moubamba sur sa page facebook.
La riposte du gouvernement dont M. Moubamba est numéro 2 ne s’est pas fait attendre. Dans un communiqué signé au nom du gouvernement par le ministre d’Etat Alain Claude Bilie By Nze, l’exécutif foudroie « Cette affirmation est erronée, elle est de nature à mettre à mal la cohésion gouvernementale et constitue une violation flagrante des dispositions de l’article 33 de la Constitution relatives à la solidarité des membres du gouvernement ».
« Les fonctions de membre du gouvernement obligent à la réserve et à la solidarité », somme le communiqué qui ne laisse aucun doute sur la tension au sein de l’équipe dirigée par Emmanuel Issoze Ngondet, Premier ministre.
« Les négociations qui ont engagé l’ensemble du gouvernement ont abouti à un appui budgétaire à travers lequel le pays bénéficiera de l’expertise du FMI et des autres institutions multilatérales pour sa mise en œuvre », rappelle le gouvernement pour clore cette guerre des chiffonniers.
Issue de l’opposition, Bruno Ben Moubamba, ancien candidat à l’élection présidentielle du 27 août 2016 affirme conserver sa liberté de ton, malgré sa présence au gouvernement.
Le FMI a récemment accordé un prêt de 642 millions de dollars au Gabon pour un appui budgétaire pour relancer l’économie. La Banque mondiale accordera de son côté un prêt de 200 millions de dollars en octobre prochain.
Carl Nsitou