Au Gabon, après la fin jeudi 22 juin de la mission préliminaire des experts de la CPI venus s’informer et collecter des documents et témoignages sur les crimes commis durant la contestation de la réélection d’Ali Bongo en août dernier, place au bilan. Le pouvoir s’est félicité du bon déroulement de la mission. L’opposition et la société civile ont communiqué vendredi sur leur dossier transmis à la CPI.
La pression est vite tombée à Libreville après le départ des experts de la Cour pénale internationale. Le petit peuple croyait que les émissaires de Fatou Bensouda, procureure de la CPI, partiraient du Gabon avec des Gabonais menottés pour crimes commis lors de la violente contestation de la réélection d’Ali Bongo.
La coalition de Jean Ping a brisé vendredi le silence qu’elle s’est imposée durant la mission pour annoncer aux populations les principaux crimes listés dans son dossier. « Les faits rappelés ont porté sur : les massacres de prisonniers à la prison centrale de Libreville ; les membres de familles restées sans nouvelles de parents découverts plus tard dans les morgues ; les restrictions d’accès aux pompes funèbres et donc aux corps des défunts », détaille Clay Martial Obame, son porte-parole.
Georges Mpaga a été le principal interlocuteur de la société civile. « Nous disons qu’il y a des crimes contre l’humanité parce qu’il y a eu des rafles, des exécutions extrajudiciaires, des disparitions. Et il est de l’obligation pour la Cour pénale internationale de mener les investigations en vue d’inculper les auteurs et les commanditaires de ces crimes abominables ».
C’est après l’examen de tous les documents reçus que la Cour décidera ou pas d’ouvrir une enquête. Aucun délai n’est prévu. Il faudra donc beaucoup de patience.