Au Gabon, l’enquête dans l’affaire Aba’a Minko se poursuit. Le 16 juin, des commandos avaient attaqué des médias de Libreville pour diffuser un message de l’ancien candidat à la présidentielle dans lequel il donnait 72 heures au président Ali Bongo pour céder le pouvoir à Jean Ping. Mardi 27 juin, Roland Désiré Aba’a Minko et son ex-directeur de campagne Guy Arlin Nang Ango ont été placés en détention préventive.
Roland Désiré Aba’a Minko et Guy Arlin Nang Ango ont été entendus mardi par un juge d’instruction. Au terme de leur audition, ils ont été placés sous mandat de dépôt à la prison centrale de Libreville, plus connue sous le nom de « Sans famille ».
Selon un avocat, la détention préventive au Gabon peut durer jusqu’à 24 mois.
Les charges qui pèsent contre eux sont lourdes : association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat, incitation à la révolte ou encore diffusion de fausses nouvelles en vue de troubler la paix publique. Ils risquent la prison à vie.
Deux autres personnes, des prestataires qui avaient loué les véhicules aux commandos, ont été relâchées. Un cinquième homme, proche d’Aba’a Minko, a été remis en liberté provisoire, mais reste poursuivi pour outrages. Selon une bonne source, il aurait résisté lorsque les forces de l’ordre avaient perquisitionné le domicile de l’opposant.
L’ex-candidat assumerait ses actes. Il aurait expliqué aux enquêteurs avoir voulu interpeller la communauté internationale, attirer les regards sur la situation au Gabon.
Reste que les commandos du 16 juin sont toujours recherchés. Ce jour-là, explique une source proche de l’enquête, chaque équipe aurait disposé de plans et d’itinéraires précis. Quatre médias ont été attaqués, mais ce serait en fait une dizaine qui étaient ciblés.