À la suite de l’article «Gabon : Myboto-Bongo, ennemis intimes», mis en ligne le 28 juin par l’hebdomadaire panafricain, l’ancien ministre d’État et leader de l’Union nationale a laminé Jeune Afrique, affirmant qu’il a foi en la noblesse du combat qu’il mène pour le Gabon depuis des années avec «détermination et constance».
C’est un Zacharie Myboto visiblement agacé par le ton et l’esprit du dernier article de Jeune Afrique sur sa relation avec les Bongo qui parle. Et les mots utilisés par l’ancien ministre d’État d’Omar Bongo pour répondre à ce journal sont durs : «verbiages, mensonges, ridicule, preuve d’asservissement»… Le président de l’Union nationale (UN) affirme haut et fort : «Ma liberté et mon patriotisme sont mes grandes armes dans le combat que je mène pour mon pays» ; «mon opposition à Ali Bongo est avant tout patriotique et non, comme vous l’écrivez, une affaire personnelle contre lui» ; «vous mentez, et vous révélez votre asservissement aux Bongo»,…
«Omar Bongo ne m’a jamais promis le fauteuil présidentiel»
Pour Zacharie Myboto, le titre de l’article «Myboto-Bongo : ennemis intimes» ne veut rien dire. «En effet, écrit l’inspecteur de l’Éducation nationale à la retraite, si je m’oppose à M. Ali Bongo, c’est pour des raisons objectives, dans l’intérêt supérieur du Gabon. Le reste n’engage que vous-même». Le leader de l’UN porte ensuite un fort démenti sur le fait qu’«Omar Bongo ait promis de lui céder le fauteuil présidentiel «le moment venu», mais n’a pas tenu parole» : «C’est ridicule. Le président ne m’a jamais promis ou dit quoi que ce soit concernant sa succession à la tête de l’Etat. Donc je n’ai rien attendu à ce sujet», assène-t-il.
Au sujet de Jean-Stanislas Migolet qui aurait été son mentor, Zacharie Myboto rectifie : «sur mon entrée en politique que vous attribuez à l’entremise de M. Migolet, je vous dirai qu’elle date plutôt du mois d’avril 1964 après le coup d’Etat du 18 février de la même année, lorsque Georges Mabignath, Grégoire Okouyi, Martin Allini et moi présentons une liste de candidats indépendants proches de l’opposition dans la région du Haut-Ogooué aux élections législatives de ce mois d’avril 1964. Je ne connaissais M. Migolet, à l’époque, qu’en tant que personnalité gabonaise, sans plus. Plus tard, j’ai eu le plaisir de faire la connaissance de ce grand sage dans les différentes fonctions que j’ai occupées. Tout le reste à son sujet, dans votre article, n’est que verbiages et mensonges».
Vie privée de ses enfants
Concernant la vie privée de ses enfants, aujourd’hui majeurs, Myboto clame sa fierté d’être leur père, soulignant que «vos insinuations ne vous grandissent pas», et de s’étonner, «au regard du titre de l’article, que vous ne disiez rien sur Ali Bongo et sa famille dont les frasques portent gravement préjudice au Gabon, notre pays». Quant à son parti politique, l’UN, sur lequel Jeune Afrique écrit : «sur le dos des Bongo, il se réconcilie avec André Mba Obame qui le place à l’Union nationale», l’ancien ministre d’État rétorque : «Non seulement vous mentez, mais vous révélez votre asservissement aux Bongo qui, s’étant servi durant des années d’André Mba Obame pour me combattre, n’ont rien compris -notamment Ali Bongo- du rapprochement entre ce dernier et moi-même, et surtout de la forte relation qui s’est établie entre nous, avec, comme résultat, la création de l’UN par la fusion du MAD de Pierre-Claver Zeng, du RNR d’Ella Nguéma et de l’UGDD de Zacharie Myboto, à laquelle André Mba Obame et d’autres avaient préalablement adhéré».
Initiative en vue de la candidature unique de l’opposition
Zacharie Myboto réagi également sur la candidature unique de l’opposition à l’élection présidentielle d’août 2016. «Elle relève, selon lui, de la seule volonté du peuple gabonais ; l’initiative que j’ai prise en vue de permettre à cette volonté d’aboutir a été très applaudie et couronnée de succès avec l’élection triomphale de Jean Ping comme président de la République. Le grand vainqueur en a donc été le seul peuple gabonais, ce dont je suis fier». Pour le président de l’UN, «le 27 août 2016, le peuple gabonais, dois-je le rappeler, a élu Jean Ping président de la République. La communauté internationale (UE, UA, OIF) le reconnaît». Selon lui, l’hebdomadaire panafricain a «là matière à de vrais articles sur un sujet autrement plus passionnant qu’une mise en scène d’oppositions personnelles nourrie d’informations calomnieuses et de peu d’intérêt».
À la lecture de l’article querellé, beaucoup d’observateurs avisés de la vie politique gabonaise assurent ne pas avoir bien compris le sens du texte qui serait «venu, selon un professeur d’histoire et de sciences politiques à l’UOB, rappeler à l’opinion les querelles de familles d’une autre époque». Était-ce si nécessaire ?