Lancé en février 2016 pour une livraison des 650 premières villas prévue pour avril 2018, le projet de construction des logements sociaux d’Okolassi est à l’arrêt depuis des mois. Le principal promoteur dudit projet ferait face à de graves difficultés financières.
Une question d’argent. Voilà ce qui bloque au chantier des Cités Alivia d’Okolassi, à 35 kilomètres de Libreville. Là-bas, tout ou presque est à l’arrêt. L’ennui aurait gagné les ouvriers, selon le constat fait récemment par le quotidien L’Union. Le projet de construction de 650 villas, des logements sociaux, lancé il y a 16 mois semble à l’abandon, et la promesse faite par le responsable de l’entreprise Gedd’Afrik de livrer les maisons en avril 2018 est désormais irréalisable. Seules «trois petites villas (sont actuellement) en construction, mais entourées d’herbes folles». La principale raison de cet échec à venir : la banque censée accompagner le promoteur du projet ne souhaiterait plus collaborer et financer le chantier.
Pourtant, ce projet, dès ses débuts, avait suscité l’intérêt des autorités gabonaises, et particulièrement celle de l’ancien ministre en charge du Logement Désiré Guedon. Il y avait des raisons : le projet d’Okolassi est en réalité un partenariat public-privé. Ce qui fait que, à l’époque, le gouvernement avait encouragé des entreprises, y compris bancaires, à faire confiance à Jules-Franck Moulomba Moulomba, le patron de Gedd’Afrik, porteur du projet. En mai 2016, la PME gabonaise avait réussi à signer un contrat préliminaire de réservation de 150 logements avec l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna). Selon une source rapportée par le quotidien, peu avant le démarrage officiel du chantier, l’Asecna avait convaincu 59 de ses agents de réserver des parcelles sur le chantier. Ces derniers «ont versé chacun 950 000 francs à Gedd’Afrik».
Si le chantier des Cités Alivia va à son terme, la PME gabonaise entend proposer au public des logements sociaux de type F4 de plus de 20,7 millions de francs, et des logements moyen standing de type de F4 à 27,5 millions de francs. Pour la réalisation de ce projet supposé soutenir la politique de logement de l’Etat, le gouvernement avait mis à disposition de Gedd’Afrik 43 hectares. A-t-il misé sur le mauvais cheval ? La question reste posée, alors que l’arrêt du chantier ne manque pas déjà d’inquiéter les personnes ayant investi de leur argent.