Selon le Fonds monétaire international (FMI), qui lui a récemment accordé un crédit de 642 millions de dollars, le Gabon est bel et bien un pays endetté, mais sa dette évaluée en 2016 à plus de trois mille milliards de francs CFA est «soutenable» et des jours meilleurs sont à prévoir.
La dette publique du Gabon, évaluée en fin-2016 à 39% du PIB, soit 3 160 milliards de francs CFA, est de tous les débats ces derniers jours, notamment à la suite de l’octroi par le FMI d’une facilité de crédit de 642 millions de dollars. Depuis, les interprétations vont bon-train sur la situation économique du pays. Certains estiment que, fortement endetté, le Gabon est au bord du gouffre financier. Mieux, d’autres voient dans ce nouveau crédit la preuve que le pays est sous le coup d’«un plan d’ajustement structurel». Un pessimisme que ne partage pas forcément Alex Segura-Ubiergo. Dans une interview au quotidien L’Union, jeudi 29 juin, le chef de mission du FMI au Gabon s’est montré optimiste. «Le Gabon est un pays endetté, mais la dette est soutenable à moyen terme», a-t-il soutenu non sans accuser «la chute marquée des cours du pétrole» ayant plombé l’économie du pays.
Seulement, l’optimisme du représentant du FMI ne va pas sans condition : il a conseillé au gouvernement de mettre «pleinement» en œuvre son Plan de relance économique (PRE). Un plan que les députés ont récemment approuvé, et dont l’un des principaux objectifs est «la maîtrise du niveau d’endettement publique, en le ramenant progressivement vers un niveau stratégique». Ce qui correspond donc aux attentes de l’institution monétaire. Mais pour l’heure, le constat reste préoccupant : ces dernières années, «les niveaux de dette publique ont augmenté rapidement, du fait de la prise en compte dans le calcul de la dette des arriérés accumulés et des avances statutaires de la BEAC». Mieux, Alex Segura-Ubiergo n’a pas caché qu’à court terme, les perspectives économiques du Gabon demeurent difficiles.
Selon le FMI, entre 2015 et 2016, le taux de croissance a connu une baisse de 3,9% à 2,1%. Ce qui n’est pas moins considérable, d’autant que, de 2010 à 2013, la croissance moyenne du pays s’établissait à 6%. En 2017, un ralentissement de 1% de l’activité économique est déjà à prévoir, a prévenu le chef de mission du FMI au Gabon. Pourtant, face à cette succession de mauvaises nouvelles, au gouvernement, on assure qu’il n’y pas péril en la demeure. Du moins, c’est que les autorités tentent de faire croire.