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Crise post-électorale : Y a-t-il eu des crimes contre l’humanité au Gabon ? La France va enquêter

La crise post-électorale gabonaise continue d’être au centre de l’actualité. Depuis la fin de l’élection présidentielle du 27 aout 2016, le pouvoir et l’opposition se rejettent la responsabilité des violences qui ont secoué le pays après l’annonce de la victoire contestée d’Ali Bongo. En l’absence d’enquête nationale, un juge français saisi a décidé d’enquêter.

Combien de personnes ont été tuées, ont subi des sévices ou ont disparu lors de la période trouble qui a suivi l’annonce de la réélection vivement contestée d’Ali Bongo en septembre 2016 ? Personne ne semble vraiment le savoir.

Le pouvoir qui avait un temps affirmé qu’il n’y avait eu que 3 morts lors des manifestations s’était ensuite empressé de saisir la Cour pénale internationale (CPI) accusant le camp de Jean Ping d’être à l’origine de crimes contre l’humanité. Dans la foulée, Jean Ping et ses avocats ont également déposé auprès de la CPI des dossiers prouvant selon eux, l’implication personnelle d’Ali Bongo et de membres de son proche entourage dans des « massacres planifiés des populations civiles ». Cependant, l’opposition qui au plus fort de la crise estimait le nombre de morts à plusieurs centaines a revu ses estimations à la baisse et ne parle plus que de dizaines de morts et disparus.

Des impacts de balles sur les murs, des mares de sang sur le sol

Malgré ces accusations réciproques, les autorités judiciaires gabonaises semblent avoir fermé les yeux sur les présumés crimes commis après l’élection et aucune enquête ou résultat d’enquêtes n’a jamais été communiqué. Certains responsables politiques, de la majorité comme de l’opposition, affirment qu’il n’y en a jamais eu.

Saisie par un Franco-Gabonais dont l’anonymat est encore préservé, la justice française a décidé d’enquêter. Un juge d’instruction va conduire l’enquête et tenter de faire la lumière sur cette affaire qui divise la classe politique gabonaise.

Selon les premiers éléments du dossier révélés par la presse, le Franco-Gabonais à l’origine de la saisine est un jeune de 31 ans qui se trouvait au quartier général de l’opposant Jean Ping dans la nuit du 31 aout 2016. Cette nuit-là, selon des témoignages concordants, des soldats d’élite de l’armée gabonaise s’étaient introduits dans la concession avant d’ouvrir le feu sur le bâtiment qui accueillait des centaines de partisans de l’opposant.

Les impacts de balles sur les murs, les mares de sang sur le sol, les portes défoncées, les traces de violences physiques sur les rescapés témoignaient de la violence de l’attaque perpétrée au QG de campagne Jean Ping.

Au Gabon, l’annonce de l’ouverture d’une enquête pour crime contre l’humanité semble avoir été bien accueillie par l’opposition qui y voit une occasion supplémentaire de faire la lumière sur ces évènements dont elle estime être la principale victime. Au sein de la majorité au contraire, on est plus circonspect. En effet, certains critiquent l’initiative de la justice française alors que la CPI procède actuellement à un examen préliminaire sur les mêmes faits.

Bien qu’elle puisse durer longtemps, l’enquête de la justice française ne manquera pas de ramener sur les devants de l’actualité la crise post-électorale gabonaise.

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