La morosité, voilà qui affecte actuellement la vie de plusieurs milliers de Gabonais confrontés, au quotidien, à des phénomènes qui ont pour nom : vie chère, chômage, précarité, oisiveté, destruction du tissu familial causée par certains de ces maux. A cela s’ajoute le stress qu’accompagne assez fréquemment maintenant l’accident cardio-vasculaire, Avc, en un mot les mauvaises conditions de vie et de travail. Ne nous voilons pas la face et arrêtons de pratiquer la politique de l’autruche, le mal est bien là. Quoi pour le guérir ?
C’est à cette question que devraient tenter, plus que jamais, de répondre par ces temps de crise déclarée, les autorités gabonaises prises entre plusieurs feux : la mévente de l’or noir suivie du départ des majors tels Total Gabon qui cède ses parts à Perenco, les grèves dans plusieurs établissements privés et publics et dans de nombreux secteurs sociaux névralgiques, nous pensons tout de suite à la santé, à l’éducation, aux régies financières, signe que le malaise a atteint les sommets, aux sociétés qui emploient une bonne partie de la main d’œuvre active dont le Gabon a besoin pour son développement (Satram parmi les plus visibles), bref ! Il semble qu’avec cet échantillon, le décor soit planté.
Et pourtant, à y regarder de très près, on a comme l’impression que le train de vie de l’Etat ne connait pas de changements notables, du moins en ce qui concerne les plus grosses dépenses auxquelles il faut adjoindre celles de prestige : grosses cylindrées, missions fantaisistes, libations de tous genres… C’est dire que tant que la tendance restera la même, le petit émirat d’Afrique centrale risque d’être condamné à boire le calice jusqu’à la lie. Quid du « changement de mentalité » auquel appelait en son temps avec insistance feu Omar Bongo Ondimba ou du « changeons ensemble » d’Ali Bongo Ondimba, son successeur ? Apparemment, des castes d’individus ne sont pas prêtes à suivre ces directives pourtant prometteuses si jamais elles étaient appliquées avec un minimum de rigueur. Car, qui oserait cracher dans la soupe qui le nourrit ? Au sens où qui parmi ceux qui militent en faveur du statu quo sont favorables à l’adoption de mesures contraignantes qui les priveraient de certains de leurs privilèges ?
Du possible !
Interrogeons-nous et attardons-nous un instant sur ce qu’il est aujourd’hui advenu du Ghana après la mandature de Jerry Rawlings. Un pays désormais cité en exemple sur le continent pour ses mœurs. Qui sont devenus de plus en plus policés après que l’ancien chef de l’Etat ait décidé de ne laisser aucun « crime » impuni. Au Cameroun, le président Paul Biya à la faveur de l’opération « Epervier » de moralisation de la vie publique, nous l’avons appris et parfois vérifié à travers les réseaux sociaux, véritables sources d’informations en ce XXIème siècle, est allé contre son gré parfois jusqu’à se débarrasser de collaborateurs à la moralité douteuse qui ont un moment de leur existence confondu le bien public d’avec le leur propre. Que dire des pays qui, comme le Sénégal ont depuis rompu avec l’impunité ?
N’hésitant pas à traduire devant les juridictions compétentes d’anciens dignitaires, fussent-ils fils d’anciens dirigeants, et à laisser s’organiser sur son sol un tribunal extraordinaire, chargé de juger d’anciens Chefs d’Etat ? On le voit aisément, ces quelques exemples à l’appui, que tout demeure dans les convictions qui sont les nôtres en amont desquelles se trouvent des valeurs éducationnelles. Vivre donc certaines affres ne devrait pas être perçu comme une fatalité, loin s’en faut, puisque sous d’autres cieux, l’expérience est venue démontrer que le simple bon sens l’emporte souvent sur la « futilité ». Nous avons dit « simple bon sens », il faut plutôt y voir la volonté affichée de patriotisme d’un certain nombre de cadres qui se servent de leur vécu pour non pas l’imposer, mais le faire partager à la communauté. Ainsi naissent les leaders !
Dounguenzolou