A cette question, Loïk Le Floch-Prigent, ancien P-DG d’Elf Aquitaine, a récemment répondu par l’affirmative à la suite des récentes affirmations de l’avocat d’affaires franco-libanais, au sujet du choix porté sur Ali Bongo par son père pour lui succéder.
La «Françafrique», il l’a connaît bien, et même très bien. En juin dernier, Radio France internationale (RFI) se rappelait d’ailleurs que Loïk Le Floch-Prigent, «il y a 25 ans, (était) au cœur du plus grand système de corruption de l’histoire» de cette relation néocoloniale établie entre la France et ses anciennes colonies de l’Afrique subsaharienne. L’ancien P-DG d’Elf Aquitaine, auteur des Carnets de route d’un Africain (Elytel Editions, 2017), n’a pas vraiment partagé les affirmations de Robert Bourgi, un des derniers piliers de la «Françafrique», faites dans l’émission «Complément d’enquête» diffusée, le 6 juillet, sur France 2.
Dans ce hors-série consacré au Gabon et aux relations de ses dirigeants avec la France, l’avocat d’affaires franco-libanais, un proche parmi les proches de l’ancien président gabonais, soutenait, entre autres, que c’est Omar Bongo, lui-même, qui avait choisi Ali Bongo pour lui succéder. Comme il l’a toujours prétendu depuis son divorce d’avec le palais présidentiel de Libreville, c’est lui qui avait été mandaté par le père d’Ali Bongo pour aller le présenter et le faire adouber par Nicolas Sarkozy à l’époque.
«Faux !» C’est, en tout cas, la réaction de Loïk Le Floch-Prigent, le 6 juillet, au moment de la diffusion de l’émission pour laquelle lui-même a été interviewé, notamment sur le «deal incroyable» passé entre la société d’exploitation pétrolière dont il avait la charge et le leader gabonais. «Sur le Gabon, je maintiens qu’Omar [Bongo] n’a jamais désigné Ali [Bongo] pour lui succéder !», a écrit sur son compte Twitter celui qui, en 2011, a eu maille à partir avec la justice togolaise pour «complicité d’escroquerie» à la suite d’une disparition mystérieuse de 36,5 millions d’euros.
Si l’ancien P-DG d’Elf Aquitaine a invité les téléspectateurs à lire son livre Carnets de route d’un Africain pour avoir toute la vérité sur l’accession d’Ali Bongo au pouvoir et le véritable choix d’Omar Bongo, il a dit ne pas comprendre l’intérêt porté à Robert Bourgi et à ses propos. «Pourquoi accepter Bourgi et ses thèses ? Pourquoi en faire une vedette ?», s’est interrogé l’ancien patron du CAC-40 qui a toujours affirmé avoir «beaucoup d’amour pour l’Afrique», y compris le Gabon. Pour lui, l’avocat Bourgi représente un individu «écœurant de mensonges et de haine». Le ton est donné.