Ces temps derniers, des rumeurs persistantes circulent sur la place de Libreville, pour ne pas dire dans tout le Gabon sur l’imminence d’un remaniement ministériel. Les manœuvres observées au sein de l’équipe gouvernementale actuelle ne nous démentiront pas, de chaudes empoignades sont à prévoir qui risquent de se solder par une mise à nue des faiblesses ou maladresses des uns et/ou des autres. Ce qui prouverait à suffisance que l’on ne vient pas au gouvernement, mu par l’idée de faire aboutir le Plan stratégique Gabon émergent, PSGE, sur la base duquel, peut-on considérer, Ali Bongo Ondimba a été porté à la tête de l’Etat par la majorité de ses compatriotes. D’où la question de savoir que faut-il faire ?
Les erreurs de casting, il y en a suffisamment eu dans ce pays, le Gabon, au point de faire couler l’administration et les finances publiques pour être réduit tous les jours à recourir à des emprunts, et n’être plus capable d’offrir aux populations l’essentiel, dire que les possibilités qu’offre l’économie de cet Etat sont énormes et peuvent pour un temps le mettre à l’abri du besoin ! Il y a donc visiblement dans la façon de faire de certaines autorités gabonaises, soit un laisser-aller, soit une incompétence, soit un manque de patriotisme qui posent tous le problème de leur légitimité dans une équipe gouvernementale qui de surcroît doit affronter les pires difficultés de son histoire, la crise économique à laquelle est venue s’ajouter la crise sociopolitique ne devant pas donner de répit à ceux sur qui devrait reposer le destin des populations.
D’aucuns, avouons-le, devaient adopter un profil bas, plutôt que de bomber le torse, mais ont-ils tort de se comporter ainsi ? Peut-être non ! Car, si l’impunité est érigée en règle, que dire des agissements de ceux qu’elle protège ? Autrefois pour ne pas dire pendant l’époque coloniale ou aux premières lueurs de l’indépendance du pays, l’on avait recours aux enquêtes de moralité et soumettait à l’essai les personnalités que l’on croyait à mesure d’être portées à des fonctions de direction par exemple. Est-ce encore le cas aujourd’hui se demande-t-on avec insistance, vu que ceux qui accèdent auxdites fonctions ne donnent que très peu de fois la pleine mesure.
Retourner à la vieille époque ?
Cela peut à première vue et de façon tout à fait simpliste paraître une solution. Bien que cela présente quelques faiblesses de nos jours. Dans le passé, des gens qui n’avaient pourtant pas un niveau d’études relativement élevé se comportaient dignement sur le double plan moral et professionnel. De nos jours, alors que l’école devrait être considérée comme un moule forgeant les esprits afin de les bonifier, elle apparait plutôt et de plus en plus comme un couloir qu’empruntent de nombreux individus pour s’en servir comme tremplin, gravir les échelons de la société, sans avoir la capacité de tout le temps se remettre en cause, aidés qu’ils sont par les systèmes mis en place qui privilégient le copinage, la famille, les accointances, le népotisme, les travers dans les mœurs érigés en « religion », quoi d’autre que nous avons oublié ?
Oser procéder à une refonte de la société serait à nos yeux suicidaire, car il se présenterait comme l’occasion de mettre une bonne partie de ce qui est considéré comme l’élite hors-jeu, c’est-à-dire loin des circuits de décision avec quel effet pour un pays qui ne compte que très peu d’âmes et qui a donc besoin de toutes celles qui vivent sur son sol pour son développement. L’exclusion ne serait donc pas la panacée. Alors, pensons-nous, il faut aux hommes qui gouvernent du génie pur pour trouver la solution miracle et enfin tenter de placer l’Homme qu’il faut à la place qu’il faut, non pas par sa seule formation considérée chez beaucoup, à juste titre, comme une présomption de compétence, mais aussi et surtout par sons sens du devoir et du patriotisme, deux valeurs qui, quand elles viennent à être bafouées, condamnent tout un pays à la servitude, étant entendu qu’il donnera aux autres moult arguments pour le trainer comme on le fait d’un chien.