Désormais, le Rassemblement Héritage et Modernité (RHM) peut se prévaloir d’une existence légale. A la faveur d’un congrès extraordinaire, le 9 juillet 2017 à Libreville, le Front de l’Unité nationale et le développement unitaire (Fundu) a cédé son existence légale à ce nouveau parti ancré dans l’opposition.
Le landernau politique gabonais est véritablement en ébullition depuis la dernière élection présidentielle en août 2016. De nombreux partis politiques et coalitions se sont créés et formés depuis cette période. La dernière formation à obtenir une reconnaissance légale dans cet univers est le Rassemblement Héritage & Modernité (RHM). Il bénéficie de la mue du Fundu, un ancien parti de la majorité présidentielle, devenu soutien de Jean Ping au dernier scrutin présidentiel. Constitué en majorité d’anciens militants et cadres du Parti démocratique gabonais (PDG) au pouvoir, le RHM se positionne résolument dans l’opposition radicale.
Pour justifier cette mue, le président du Fundu, Noël Borobo Epembia, a évoqué l’anonymat dans lequel était englué son parti. «Dans la vie des hommes qui décident de se mettre ensemble dans le but de bâtir une entité politique qui soit viable, il convient parfois de faire une autocritique de son existence», a-t-il déclaré avant d’ajouter : «pour dire vrai et pour ne pas s’embarrasser de fioritures, le Fundu n’a pas avancé et est resté un micro-parti».
«Aujourd’hui, notre pays vit une crise multiforme qui appelle de tous et de chacun, le courage, l’engagement, le dépassement de soi et surtout une très haute idée du Gabon», a expliqué Noël Borobo Epembia aux congressistes venus de tout le pays. A sa suite, celui qui préside désormais aux destinées de RHM, Alexandre Barro Chambrier a salué un «acte de courage». Avec ce positionnement légal, le Rassemblement Héritage et Modernité se donne une armure légale pour la poursuite du combat politique mené aux côtés de Jean Ping.
Un combat axé, selon les membres de ce parti, sur l’alternance démocratique, la justice, l’Etat de droit, la restauration et la crédibilité des institutions et la liberté du Gabon.
Selon Barro Chambrier, lui et ses compagnons lutterons sans relâche, aux côtés de Jean Ping, pour «le retour à l’ordre constitutionnel, le rétablissement de la vérité des urnes et la légitimité populaire». Ce qui l’a conduit à préciser la ligne directrice du parti. «Notre rassemblement est conçu pour joindre les forces de tous les Gabonais qui militent en faveur d’une rupture avec les errements du passé», a-t-il dit tout en ajoutant : «nous avons maintenant un outil qui nous permettra de mener notre action politique de façon durable et efficace dans le cadre des lois et règlements en vigueur dans notre pays».