Après la diffusion jeudi dernier du reportage intitulé « Le clan Bongo : Une histoire française » sur la chaîne de télévision France 2, consacré à Ali Bongo Ondimba, comme il fallait s’y attendre, les partisans du pouvoir se sont retrouvés ce début de semaine, à l’aéroport international Léon Mba, pour témoigner de leur solidarité à l’intéressé, qui rentrait d’une visite d’Etat à Cuba. Une simple mobilisation qui, visiblement peine à enrayer la charge du réquisitoire porté contre le président gabonais par l’élément de la télévision publique française.
’C’est un coup d’épée dans l’eau’’, rétorque l’opposition pro Ping à la manifestation des partisans du pouvoir qui, pour toute réponse au reportage diffusé par France 2, jeudi dernier sur le cursus d’Ali Bongo Ondimba, se sont rassemblés lundi 10 juillet dernier à l’aéroport international Léon Mba, en guise de marque de fidélité envers l’actuel Chef de l’Etat, qui rentrait alors d’une visite officielle à Cuba. Au-delà des déclarations et autres motions de soutien en faveur du locataire du palais du bord de mer, mis en difficulté par les révélations de la chaîne de télévision publique française, il y a comme un doute grandissant qui persiste au sein des populations, qui ont suivi l’élément avec une attention exceptionnelle le 6 juillet dernier.
Dans ce contexte, et vu la gravité des accusations portées contre le Président de la République, ce ne sont plus les déclarations de soutien et les mobilisations de la rue qui aideront à lever le doute et blanchir ainsi l’image du président mis en cause. Au contraire, cela ne fait que jeter de l’huile sur le feu. Puisque la même vieille recette de mobilisations systématiques a déjà été utilisée sans succès, lors de la parution en 2015 du livre du journaliste et essayiste français, Pierre Péan, « Nouvelles affaires africaines : mensonges et pillage au Gabon », livre qui remet en cause, la filiation biologique d’Ali Bongo Ondimba. La seule façon de laver l’honneur souillé du Chef de l’exécutif est de donner des réponses précises, point par point, sur tout ce qui a été dit dans le documentaire. C’est la tâche échue au Porte-parole de la Présidence de la République, qui devrait organiser une conférence de presse au cours de laquelle il pourra apporter des réponses claires et nettes aux questions des journalistes.
Voilà un réquisitoire aussi lourd que de simples mobilisations de la rue, fussent-elles monstres ne pourront effacer. Il ne s’agit plus de convaincre au forcing des partisans occasionnels pour aller manifester aveuglément comme des moutons de Panurge, parfois dans l’ignorance totale du fond du dossier. Certains y verraient même des initiatives de façade, mieux une fuite en avant destinée à éclipser le fond du problème. Il s’agit de dépassionner le débat, en coupant court à ces accusations, à travers des réponses claires et précises aux différentes charges qui pèsent sur le pouvoir gabonais, afin de laver l’honneur sali d’un président de la République. La réputation du Gabon en dépend.
Charles Nestor NKANY