Un journaliste et un syndicaliste gabonais, arrêtés et poursuivis pour « diffamation » envers un magistrat, ont écopé jeudi de 45 jours de prison ferme à l’issue du délibéré de leur procès, indiquent leur avocat et le procureur.
« Ils sont condamnés à 45 jours fermes et 300.000 francs CFA (457 euros) d’amende », a déclaré à l’AFP par téléphone Me Bibangoyi, avocat du journaliste Juldas Biviga et du syndicaliste Marcel Libama, après la décision rendue au tribunal de Tchibanga (sud-ouest). « Je suis satisfait, car les réquisitions étaient de plus d’un an de prison », a-t-il ajouté.
Selon la confédération de syndicats d’enseignants de la « Conasysed » à laquelle appartient M. Libama – interdite par le gouvernement depuis fin mars -, MM. Libama et Biviga auraient été « passés à tabac » à la prison jeudi matin, avant d’être conduits au tribunal.
Ils ont tous deux été conduits à l’hôpital après le délibéré, selon plusieurs sources concordantes.
Le chef d’accusation de « diffamation par voie de presse » envers le procureur de Tchibanga a été retenu pour le syndicaliste, arrêté le 15 juin en marge du procès d’un autre syndicaliste désormais libre.
Le journaliste Juldas Biviga est pour sa part accusé de « complicité de diffamation par voie de presse » contre le même magistrat, pour avoir diffusé l’interview de M. Libama.
« Je m’incline devant la décision du tribunal », a indiqué à l’AFP par téléphone le procureur de Tchibanga, à l’origine des plaintes contre MM. Libama et Biviga.
« Ils ont été condamnés à 184 jours de prison, dont 139 avec sursis; ce qui ramène à 45 jours fermes leur peine. En comptant les 23 jours qu’ils ont déjà fait en prison, il leur en reste 22 avant de sortir », a ajouté leur avocat.
Fin mars, le gouvernement du Gabon avait décidé d’interdire les activités de la Conasysed, en grève depuis fin 2016, dans un pays en proie à de nombreux mouvements sociaux.
La société civile dénonce toujours les détentions du cyber-activiste Landry Amiang, détenu depuis son retour des Etats-Unis mi-août, et de l’ancien député Bertrand Zibi Abeghe, arrêté le 31 août pour « trouble à l’ordre public ».
Avec AFP