Assurant vouloir entrer dans une nouvelle ère, le ministère de l’Eau et de l’Energie entend rompre avec les anciennes pratiques, en matière d’attribution des marchés publics dans le secteur. Les critiques formulées lors du Conseil présidentiel d’avril 2017 sont passées par là.
Lors du Conseil présidentiel sur les infrastructures, le 5 avril dernier, Ali Bongo n’avait pas été tendre avec ses ministres, parmi lesquels celui en charge de l’Eau et de l’Energie. Le président de la République avait notamment déploré le manque de rigueur ayant longtemps prévalu dans la gestion et le financement d’un grand nombre de projets. Parmi les principales critiques formulées, les irrégularités dans le mode d’attribution des marchés publics. Trois mois après cette rencontre, Guy Bertrand Mapangou veut faire changer les choses. Sur les instructions du chef de l’Etat, il entend «revenir à l’orthodoxie dans la gestion des marchés public qui veut que l’appel d’offres soit le principal mode de passation desdites marchés et l’entente directe, une exception». Pour ce faire, du 17 au 18 juillet, les agents des services en charge de la commande publique de l’administration dont il a la charge seront imprégnés de la nouvelle donne à la faveur d’un atelier de formation organisé à Libreville.
Le présentant comme une contribution au renforcement des capacités des agents en la matière, Guy Bertrand Mapangou a précisé que «l’objectif de cet atelier n’est pas de porter des jugements de valeur». Pour lui, «il s’agit plutôt de revisiter la réglementation en vigueur pour la rendre accessible aux acteurs du secteur auxquelles elle s’adresse, afin de prévenir les dysfonctionnements tant décriés (et) d’identifier les problèmes rencontrés ainsi que les solutions à apporter pour les résoudre».
Au cours des deux jours de travaux portant sur six modules allant de l’affirmation des principes et des enjeux à la gestion des contentieux, les modes de passations, le suivi et le contrôle des marchés publics, les agents du ministère de l’Eau et de l’Energie bénéficieront de l’expertise des spécialistes de la direction générale du Budget et des Finances publiques (DGBFIP), de l’Agence de régulation des marchés publics (ARMP), de l’Agence nationale de promotion des investissements (ANPI) et de l’Agence nationale des grands travaux et des infrastructures. «Il serait regrettable pour les responsables des services placés sous mon autorité de ne pas profiter de l’expertise de ces fonctionnaires rompus à la tâche», a prévenu le ministre Guy Bertrand Mapangou, dont la vision est «d’asseoir les finances publiques sur une trajectoire soutenable», conformément au Plan de relance économique (PRE).