L’homme d’affaires italo-franco-guinéen s’est défendu des accusations d’importation frauduleuse de ciment par Foberd-Gabon, et mettant en cause sa société Sericom-Gabon. Enième rebondissement du bras-de-fer l’opposant à l’Etat gabonais, cette affaire a été qualifiée de «pathétique» par Guido Santullo, le 17 juillet.
Quelques jours après la publication d’articles dans le quotidien L’Union et l’hebdomadaire La Griffe, dans lesquels sa société a été soupçonnée d’importation frauduleuse de ciment, le patron de Sericom Gabon a réagi à ces accusations. Joint au téléphone par l’hebdomadaire L’Aube, Guido Santullo a livré sa version des faits dans un article publié le 17 juillet.
«Le Gabon est un pays policier où tout se sait. Mes relations sont tendues avec l’Etat gabonais depuis plusieurs mois. Dans un tel contexte, voilà que Guido Santullo réussit à tromper tout le monde en important 20 000 tonnes de ciment ? Non, soyons sérieux ! Le penser, le croire… c’est tout simplement pathétique», a déploré l’homme d’affaires italo-franco-guinéen. «A la vérité, je ne suis ni de près, ni de loin concerné par cette opération», a-t-il affirmé.
Dans sa parution du 14 juillet, le quotidien pro-gouvernemental et l’hebdomadaire satirique ont soutenu que le groupe Foberd-Gabon, implanté dans plusieurs secteurs au Gabon, notamment dans la commercialisation des matériaux de construction, est accusé de contrebande et de vente illégale de ciment à Sericom-Gabon. Ce qui a conduit à la garde à vue puis à l’emprisonnement de Mesmin Sigha, le directeur général de Foberd-Gabon. Il lui est reproché d’avoir permis l’entrée illégale de 20.000 tonnes de ciment sur le territoire gabonais. Un stock évalué à 2 milliards de francs CFA.
Ce qui n’a pas manqué d’arracher quelques commentaires ironiques à l’homme d’affaires en conflit avec l’Etat gabonais. «Il faut quand même avouer que je suis fort ou tout au moins, je détiens le don d’hypnotiser étant même à des milliers de kilomètres des fonctionnaires de l’Etat gabonais», a déclaré Guido Santullo, actuellement hors du Gabon.
Plus sérieusement, l’homme d’affaires a argumenté : «Tous les fonctionnaires de la Douane et ses services assimilés savent que mes chantiers sont en arrêt depuis des années. Par quelle magie ai-je réussi à importer autant de ciment ?». Et d’expliquer ce qui s’apparente plus à une confusion entretenue et voulue qu’à autre chose : «J’ai acheté beaucoup de ciment auprès de Foberd-Gabon. Mais c’est moi qui initiais la démarche auprès des Douanes pour permettre à cette société d’importer le ciment de la Chine».
Selon Guido Santullo, le ciment importé par Foberd-Gabon coûtait 75 000/CFA la tonne et celui de Cim Gabon, 115 000/CFA la tonne. «A partir de ce moment, notre choix était vite fait : Foberd-Gabon nous permettait d’optimiser notre productivité à moindre coût», a-t-il révélé. Pour lui, il ne fait aucun doute que l’importation frauduleuse de ciment dans laquelle serait impliquée Sericom Gabon relève d’«un acte perpétré par un spécialiste des réseaux mafieux au Gabon».
Convaincu de son innocence, l’homme d’affaires italo-franco-guinéen a défié les services locaux de renseignements. «Je défie, les services de renseignements d’aller au bout de leurs investigations et de les publier. On verra bien qui a fait quoi», a conclu Guido Santullo. Voilà qui est dit !
Par ailleurs, si jamais les accusations à l’encontre de Guido Santullo étaient avérées, elles conforteraient l’idée selon laquelle le port d’Owendo est un gruyère que se partagent douaniers, armateurs, chargeurs et policiers.