La direction générale de la Statistique et des études économiques (DGSEE) annonce, pour la semaine prochaine, une enquête d’évaluation de la pauvreté, quatre ans après la publication du rapport de l’enquête réalisée par le cabinet McKinsey & Company.
Annoncée du 15 février au 1er mars 2017, à quoi a réellement abouti la phase pilote de l’enquête d’évaluation de la pauvreté II (EGEP) réalisée auprès des ménages de la province de l’Estuaire ? Nul ne le sait. Le rapport de ladite enquête n’a pas été rendu public. Certains pensent qu’elle n’a jamais démarré. Pourtant, la DGSEE a récemment annoncé le lancement d’une nouvelle enquête similaire. Mais cette fois, son premier responsable, Francis Thierry Tiwinot, entend élargir l’échantillon. L’enquête sera nationale.
Selon le patron de la DGSEE qui n’a pas donné de date exacte pour le lancement de cette opération, se contentant de l’annoncer pour «la semaine prochaine», celle-ci «concernera tout le pays et tous les Gabonais». Toutefois, Francis Thierry Tiwinot a tenu à prévenir de toute confusion avec une autre enquête du même genre. Allusion faite à l’enquête réalisée par le cabinet McKinsey & Company en 2013, ayant mis à jour un besoin annuel de 110 milliards francs CFA pour éradiquer la pauvreté au Gabon. Si plus de trois ans après la publication du rapport de cette enquête la pauvreté tant visiblement à s’accentuer, en raison de la crise de l’industrie pétrolière dont dépend l’économie pays, certains se demandent à quoi servira l’opération de la DGSEE. Et surtout, pourquoi depuis 2005, la direction générale de la Statistique n’est pas retournée sur le terrain ?
Pour répondre à cette seconde interrogation, Francis Thierry Tiwinot a évoqué le «manque de financement». Or, si la réalisation cette nouvelle opération est désormais envisageable, c’est grâce à un prêt accordé à la structure par la Banque mondiale il y a deux ans. S’agissant de l’opération, à la DGSEE, on assure qu’elle permettra d’«apporter des informations avérées au gouvernement afin d’approfondir la lutte contre la pauvreté». Gageons que les résultats de cette enquête, que d’aucuns présentent déjà comme une sorte de «rapport McKinsey bis» arrivera à booster véritablement la lutte contre la pauvreté au Gabon.
Estimé à 33,5% en 2005, le taux de pauvreté se situait à 30% en 2014 selon le Pnud.