Un mois après l’annonce puis le lancement de sa campagne de sensibilisation à l’endroit des entreprises et lieux de commerce de Libreville, Owendo et Akanda, la Confédération gabonaise pour la sécurité des usagers de l’électricité (Consuelec) a disparu des radars. Ses activités auraient récemment été suspendues, alors que certains l’accusent d’avoir outrepassé ses missions.
C’est à grand coup d’annonces médiatiques que la Consuelec avait lancé le 20 juin dernier sa campagne d’identification et de contrôle de conformité des installations électriques dans les entreprises et lieux de commerce de Libreville, Owendo et Akanda. Censée durer 20 jours, cette campagne avait pour but de sensibiliser les opérateurs économiques sur la nécessité de se conformer aux exigences, en termes d’installations et d’équipements électriques dans leurs différentes structures. Seulement, un mois jour pour jour après, patatras ! La Consuelec a disparu des radars. Les activités de la structure créée en 2012 auraient été suspendues. C’est en tout cas ce que croit savoir le quotidien L’Union du 13 juillet 2017, disant s’être procuré l’arrêté n°4/MEE/SG/DGE datant du 22 juillet 2017.
Si le quotidien, faisant mine de s’interroger, juge «incompréhensible» la décision du ministère de l’Eau et de l’Energie, il ne soupçonne pas moins la gêne qu’a pu susciter la campagne de sensibilisation de la Consuelec chez certains responsables d’entreprises visitées. Leurs plaintes auraient été portées jusqu’au sommet du ministère. «Faux !», rétorque-t-on dans l’entourage de Guy Bertrand Mapangou. «La Consuelec a été suspendue pour un motif précis, qui a été communiqué à son président : les nombreuses récriminations des usagers qui se sont plaints des comportements inappropriés des membres de cette structure», confie un agent de la direction générale de l’Energie. Selon lui, la dernière opération a montré quelques «vices» dans la façon de faire de la Consuelec, à l’instar de supposés recouvrements et d’amendes infligées à des opérateurs économiques. La structure aurait outrepassé le cadre de ses missions.
Au ministère de l’Eau et de l’Energie, un des responsables, brandissant des textes de loi, fait quasiment le même reproche à la structure. Selon lui, «l’activité liée au contrôle des installations électriques est une activité de service public qui repose sur le décret n°0772/PR/MMEPRH du 26 juin 2003. Cette activité n’est donc pas un attribut propre de la Consuelec». S’agissant des supposés recouvrements imputés à la Consuelec, le même responsable assure que, en tant qu’association à but non lucratif, la structure n’aurait pas dû exercer des activités ou poser des actes donnant lieu à rémunération. D’autant qu’elle ne peut prétendre qu’aux subventions qui lui sont allouées par l’Etat.
Si la version des faits et les raisons évoquées par le ministère de tutelle n’ont pas encore été confrontées à l’appréciation des responsables de la Consuelec, dont certains annoncent une probable sortie dans les jours qui viennent, l’on s’interroge sur le sort réservé aux agents de cette structure reconnue d’utilité publique.