L’opposant David Mbadinga, président de l’Union des patriotes gabonais loyalistes (UPGL), ex-allié politique de Jean Ping, a fait récemment une sortie pour le moins curieuse en accusant sa propre famille politique d’être devenue un nouveau refuge des fraudeurs.
Il s’agit pour David Mbadinga des fraudeurs invétérés venus droit du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir). Sans langue de bois, il qualifie cette formation politique aux commandes du Gabon depuis près d’un demi-siècle »d’école de la fraude ».
David Mbadinga pointe du doigt ses anciens alliés lors de la dernière élection présidentielle du 27 août 2016. Il s’agit de Zacharie Myboto, Casimir Oyé Mba, Jean Ping, Jean Eyeghe Ndong et bien d’autres. Tous, ont porté haut les couleurs du PDG dont ils étaient des très hauts cadres avant de se retourner résolument contre leur ancien bébé chéri.
Malgré leur revirement, David Mbadinga, très remonté, accusent ces anciens caciques du PDG d’être des grands artisans de tous les malheurs que traverse aujourd’hui l’opposition.
L’ex Secrétaire général de l’Union du peuple gabonais (UPG) de Pierre Mamboundou remonte l’anamnèse de ses accusations à la période pré-électorale. Il soutient que Jean Ping et ses soutiens avaient échafaudé une stratégie de fraude pour faire de l’ancien président de la Commission de l’Union africaine (UA) le candidat unique de l’opposition. Achat des consciences et falsification du corps électoral appelé à voter durant les primaires étaient les points forts de cette stratégie de conquête du pouvoir.
Ces pratiques étaient l’apanage du système Bongo-PDG, selon M. Mbadinga. » En rejoignant l’opposition, ils sont venus avec la fraude, ce sont des spécialistes de la fraude« , a sonné David Mbadinga. L’homme politique promet de dévoiler prochainement les noms des personnes qui plombent le fonctionnement de l’opposition.
La sortie de route de l’ancien co-coordonnateur général de campagne du candidat Jean Ping en dit long sur le climat délétère qui règne désormais dans l’opposition. Des crocs-en-jambe et autres intrigues sont devenus monnaie courante dans ce camp censé promouvoir des valeurs de démocratie.
David Mbadinga a décidé de passer à l’offensive parce qu’il se dit être victime des pratiques mafieuses de ses désormais anciens alliés politiques.
Il y a quelques semaines, des cadres de son parti ont convoqué un congrès extraordinaire qui a décidé de sa destitution. Piqué au vif, David Mbadinga est sorti de sa coquille au point où il est devenu le premier cadre du dispositif de campagne de Jean Ping à dire des méchancetés sur lui. René Ndemezo’o Obiang, ex-directeur de campagne de Ping, premier à claquer la porte n’a jamais été aussi amère.
Les proches de Jean Ping sont morts de rire. David Mbadinga serait victime de son double jeu. Tantôt collabo du régime d’Ali Bongo Ondimba, tantôt membre de la coalition de Jean Ping. Sa stature politique ambiguë aurait décidé les cadres de son parti de le déposer sans qu’ils n’aient été instigués par une main noire. David Mbadinga est au contraire considéré par les partisans de Ping comme un petit metteur en scène des manœuvres saugrenues orchestrées par le régime d’Ali Bongo pour déstabiliser l’opposition.
Sydney IVEMBI