Les représentants des syndicats de cette entreprise publique se sont exprimés devant les médias, le 29 juillet dans la commune d’Akanda, sur ce qui apparaît désormais comme les «véritables motivations» de leur débrayage.
Réunis le 29 juillet dernier dans la commune d’Akanda pour un point presse, en vue de faire la lumière sur la grève illimitée qu’ils observent depuis près de deux mois, les employés de la Sogatra ont dénoncé ce qu’ils qualifient d’«intrus», invitant par ailleurs le directeur général à réhabiliter, sans délai, tous les directeurs suspendus.
Si au début de la grève entamé le 9 juin 2017, le personnel réclamait quatre mois d’arriérés de salaire et la régularisation de la dette auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), il est désormais certain que d’autres griefs se sont ajoutés à ces revendications.
Au cours de cette rencontre avec les hommes de médias, ils s’en sont vertement pris à leur directeur général, Patrick Assélé, absent depuis des mois pour des raisons de santé. Le collectif des agents syndiqués de la Sogatra lui reproche «une gestion approximative» et une «incompétence» relative particulièrement au choix de ses collaborateurs.
Les agents contestent la présence d’«intrus et d’apprentis sorciers» au cœur de l’administration de cette structure, de même qu’ils ont invité le directeur général «à réhabiliter, dans leurs postes respectifs, tous les directeurs suspendus arbitrairement par la direction générale». Ce qui est de facto devenu une condition sine qua non pour une reprise du service minimum.
«Nous exigeons que soit rétabli tous les directeurs nommés en Conseil des ministres au sein de la Sogatra et nous voulons également le départ de Collin’s Ndjiki avant la reprise du service minimum», a déclaré Rodrigue Tsanga, président du Syndicat des acteurs de transport terrestre (Syatrat). Assistant du directeur général, Collin’s Ndjiki, est présenté comme «l’homme de main» de Patrick Assélé. Il est décrié, relèvent les grévistes, «pour son expertise qui laisser à désirer».
Selon le Syatrat, la Sogatra n’a pas besoin d’une agence comptable ou d’un quelconque assistant du directeur général, puisqu’elle dispose d’une direction administrative et financière (Daf) dont le responsable a été nommé en Conseil des ministres au même titre que Patrick Assélé.
Si les choses en sont arrivées à ce stade de durcissement au sein de la Société gabonaise de transport, c’est que la nouvelle équipe dirigeante, constituée du directeur général, Patrick Assélé, du directeur d’exploitation, Eric Etoughé Békalé, et du directeur financier, Privat Nzouba, est en perpétuelle désaccord.
En grève depuis deux mois pour réclamer 4 mois d’arriérés de salaire, les employés ont pu toucher deux mois d’arriérés. Ils sont disposés à mettre incessamment en place un service minimum au cas où leurs préalables seraient pris en compte. Un calendrier pour apurer le reste des mois impayés, courant août, a été établi conjointement entre les travailleurs et le gouvernement.