Près d’un an après l’attaque du QG de campagne de Jean Ping, dans un post sur sa page Facebook, le vice-Premier ministre a émis des doutes sur les prétendues «armes lourdes» utilisées pour cet assaut, dont il a semblé reconnaître qu’elle a bel et bien eu lieu, avec «des tirs venant du sol».
Dans un post, jeudi 3 août, sur sa page Facebook, Bruno Ben Moubamba a ressuscité la polémique au sujet de l’attaque du quartier général de campagne de Jean Ping, survenue dans la nuit du 31 août au 1er septembre 2016. Près d’un an après cet assaut, le vice-Premier ministre n’est toujours pas convaincu par les versions données par l’opposition dite radicale et le pouvoir. Dès début septembre 2016, le camp du candidat de l’opposition avait, en effet, parlé d’une «attaque à l’arme lourde» donnée depuis un hélicoptère. A l’époque conseiller juridique du candidat dont le QG avait été attaqué, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou avait accusé la Garde républicaine. De son côté, le pouvoir continue de nier que des tirs, y compris au sol, ont été enregistrés lors de cet assaut.
De ces deux versions, Bruno Ben Moubamba n’en croit pas une seule. Dubitatif, photo aérienne du QG à l’appui, le président de l’Alliance pour le changement et le renouveau (ACR) a posté : «Bombardement du QG d’un candidat à la présidentielle d’août 2016 : Nous sommes sans doute trop myopes pour voir les impacts de tirs à l’arme lourde par le moyen d’un hélicoptère sur un bâtiment. À ne pas confondre avec des tirs venant du sol.»
Si le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat social et du Logement a toujours semblé nager à contre-courant du gouvernement auquel il fait pourtant partie, risquant de faire exploser la sacrosainte solidarité gouvernementale, cette fois encore il invoque le devoir de vérité. Celui auquel les deux parties opposées doivent se soumettre, alors qu’en juin dernier, la Cour pénale internationale (CPI) s’est montrée intéressée par les cas de violence enregistrés au Gabon. Pour Bruno Ben Moubamba, «défendre sa cause peut aussi rimer avec dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité».
A travers son post, l’ancien candidat indépendant à la présidentielle d’août 2016, a semblé critiquer le déni du camp d’Ali Bongo au même titre que l’extrapolation de celui de Jean Ping. Depuis plus d’un mois, les Gabonais, eux, s’impatientent de voir aboutir les résultats de la mission de la CPI dans leur pays. Une enquête sera-t-elle ouverte par la cette juridiction, pour faire toute la lumière sur cette affaire ? Certains l’espèrent, d’autre la redoutent.