Alors qu’on le croyait mort et enterré, le Mogabo, Mouvement des amis d’Ali Bongo Ondimba renaît de ses cendres. Et depuis la semaine dernière, il multiplie sorties et déclarations en vue de défendre l’image d’un président, cloué au pilori par l’opposition, la diaspora et certains médias français. Des agissements considérés par la hiérarchie du Parti démocratique gabonais comme relevant de l’indiscipline. Et Faustin Boukoubi, en sa qualité de Secrétaire général du parti n’a pas caché son indignation.
Ils disent agir au nom du Président de la République, en un mot défendre sa légitimité de plus en plus contestée. Pourtant la démarche entreprise par certains membres du gouvernement ne plaît pas, alors pas du tout à certains cadres du PDG. Et Alain Claude Billie By-Nze, Ministre de la Communication, Pacôme Moubele Boubeya, Ministre des Affaires étrangères, Blaise Louembet, Ministre de l’Egalité des chances, Régis Immongault, Ministre de l’Economie, Denise Mekam’ne, Ministre de l’Enseignement supérieur , Ali Akbar Onanga, Secrétaire général du Gouvernement et Simon Ntoutoume, ancien ministre, porteraient déjà en eux les germes de la division au sein même de la majorité présidentielle. Faustin qui peine à ravaler son ras-le-bol qualifie déjà une telle sortie des intéressés de « contre-productive ».
Mieux, elle ne contribue qu’à enfoncer davantage la position déjà un peu difficile du président de la République. Ce que rejettent d’ailleurs les amis d’Ali Bongo, qui disent, eux, agir non pas sous les couleurs d’un parti politique, mais en toute légitimité dont jouit chacun d’eux. On comprend donc qu’avec la résurrection du Mogabo, il y a désormais comme un malaise larvé au sein même du pouvoir entre les différents camarades, qui se mordent désormais la queue, notamment avec l’initiative prise par les amis de Bongo qui croient bien faire en assurant la plaidoirie de son Excellence. Certainement pour être bien distingué au palais du bord de mer, puisqu’après tout, la politique, dit-on est un problème d’intérêt. Surtout que dans toutes leurs interventions ils ne manquent pas de prendre pour cible l’opposition réunie autour de Jean Ping, qui selon Simon Ntoutoume Emane fait preuve d’ingratitude à l’égard d’Ali Bongo Ondimba.
Une déclaration que nombreux mettent sur le coup de l’impolitesse de l’ancien ministre, dont le père, Jean François Ntoutoume Emane, fait lui aussi partie des soutiens de l’opposant. Le gaz est donc désormais dans l’eau entre certains PDGistes qui voient d’un mauvais œil les actions d’un Mogabo pourtant mort et enterré et les amis d’Ali Bongo eux-mêmes qui prétendent défendre leur ‘’distingué camarade’’. Voilà qui a le mérite de mettre Ali Bongo dans un embarras de taille. Va-t-il sanctionner les anti-Mogabo, Boukoubi en tête pour encourager ses amis à persévérer dans sa défense, ou aura-t-il le courage suffisant de sanctionner ses avocats au nom de la discipline au parti ? La question reste entière.
Charles Nestor NKANY