Inscrivant leur action dans le cadre de la «résistance» contre le régime d’Ali Bongo, plusieurs associations de Gabonais de l’étranger ont lancé un appel au boycott de la célébration du 17 août. Initiée par l’ONG Diplo241, cette action sera menée essentiellement sur la toile.
Alors que le pays s’affaire aux préparatifs des festivités du 17 août, marquant l’accession du Gabon à la souveraineté internationale, cette manifestation pourrait avoir un effet moindre cette année. Sur la toile, en effet, plusieurs associations appellent au boycott de la célébration des 57 ans de l’«indépendance» du Gabon. Un appel porté par l’ONG Diplo241.
«Force est de constater que cette indépendance n’a pas eu l’effet escompté ; la colonisation a laissé place à des pratiques beaucoup plus insidieuses, des pratiques sournoises et opaques à la base de ce que l’on appelle aujourd’hui Françafrique», a déploré le fondateur de cette ONG, relayé par le média en ligne info241. «Si la Françafrique était représentée par une Nation, sa capitale aurait été le Gabon. Le dictateur Ali Bongo, pur produit de ce système a voulu se vanter d’avoir rompu avec ces pratiques éculées… Baliverne !», a poursuivi Yannick Wezet-John Nambo.
L’ONG s’est ainsi entourée d’une cohorte d’associations de Gabonais de l’étranger pour mener à bien ce boycott. En plus de l’«occupation frauduleuse et sans honte des hautes fonctions de l’Etat» par les autorités actuelles, ces associations ont avancé quatre autres arguments pour justifier leur action. Il s’agit de «montrer que cette indépendance n’est pas encore effective et que la présence d’Ali Bongo en est la preuve».
Mais aussi : «parce que le 17 août est la fête de l’indépendance du Gabon, pas du Bongoland» ; «par solidarité pour tous les gabonais privés de salaires et tous les élèves privés d’enseignement à causes des choix puérils et irresponsables d’Ali Bongo et de ses sbires» ; et, «parce qu’il s’agit d’un acte de résistance». Pour ces associations, «le 17 août 2017 correspond à J-15 de la date de commémoration (un an) de nos martyrs». De fait, ont-elles estimé : «il est inopportun et totalement exclu d’organiser une fête dans le pays. Le Gabon est en deuil et lutte pour une deuxième, une vraie indépendance».
Concrètement, le boycott du 17 août sera initié à travers les «actions web 2.0». Principalement en ligne et via les réseaux sociaux à travers des hashtags (marqueurs de métadonnées couramment utilisé sur Internet où ils permettent de marquer un contenu avec un mot-clé plus ou moins partagé, ndlr). Ainsi, le principal hashtag est #SansMoiLe17Aout, exprimant le contraire du hashtag #AvecMoiLe17Aout créé par le camp Ali Bongo.
«Et si nous l’utilisons il faudra automatiquement y associer les hashtags #TousEnJauneLe17Aout), #Le17AoutAvecJeanPing, #JeanPing17AoutEnJaune, #GabonEnDeuil et #DestituerAliBongo», ont souligné les initiateurs du boycott. Voilà qui promet un 17 août très mouvementé.