L’actuel Premier ministre pourrait se succéder à lui-même, alors que certains au sein de l’opposition espèrent déjà de juteux postes dans le gouvernement pour avoir pris part au dialogue politique national convoqué par Ali Bongo.
Deux mois après la clôture du dialogue politique national, l’attente du gouvernement dit d’union nationale se prolonge. Dans l’entourage d’Ali Bongo, certains s’impatientent et craignent de se faire débarquer. Un sentiment qui a donné lieu à des sorties pour le moins maladroites des proches du président de la République ces derniers jours. Rendus à l’évidence qu’ils ne sont pas si indispensables qu’ils le laissaient croire il y a encore deux mois, ils tentent tant bien que mal d’orienter les yeux, voire la compassion du chef de l’Etat vers eux. Mais un de leurs soutiens semble bien parti pour rempiler au sein de l’équipe gouvernementale. Mieux, il pourrait conserver son poste à la tête du gouvernement : Emmanuel Issoze Ngondet.
A en croire le site de l’hebdomadaire Jeune Afrique, l’actuel Premier ministre sera reconduit. C’est presqu’une évidence, estiment certains, qui lui gratifient de quelques bons points, tout en lui confiant une mission précise : la mise en œuvre effective du Plan de relance économique (PRE). Ce serait donc sur les épaules d’Emmanuel Issoze Ngondet qu’Ali Bongo se repose pour s’assurer de la réussite de son second mandat, du moins pour les débuts de celui-ci. En mai dernier, le chef du gouvernement avait fait la promesse de ramener le déficit budgétaire à un niveau inférieur à 3 % du Produit intérieur brut (PIB) d’ici à 2019. Sera-t-il maintenu à son poste jusqu’à cette échéance ? L’ancien ministre des Affaires étrangères, dont certains notent le calme et la pondération, en dépit de quelques fautes, l’espère bien.
Comme lui, d’autres ministres, à l’instar de Régis Immongault (Economie) et Etienne Massard (Défense) sont certains de rempiler. C’est en tout cas ce que croit savoir le site de l’hebdomadaire plutôt bien introduit au palais du bord de mer. Ce serait notamment avec l’aide et la collaboration de son ministre de l’Economie actuel qu’Emmanuel Issoze Ngondet pourra espérer parvenir à son objectif, alors que le pays subi depuis plus de deux ans les affres la crise de l’industrie pétrolière mondiale, dont il est dépendant (40% du PIB et 45% des recettes publiques, selon le FMI).
Pour l’heure, des supputations vont bon-train quant à l’entrée au prochain gouvernement des principaux acteurs des assises d’Angondjé issus de l’opposition. S’il est moins évident que Pierre-Claver Maganga Moussavou et René Ndemezo’o Obiang intègrent l’équipe, parce que supposément promis à de meilleurs postes, Dieudonné Minlama, Gérard Ella Nguema, Mike Jocktane, Jonathan Ndoutoume Ngome et bien d’autres pourraient rêver d’une place au soleil. Ils pourraient ravir leur place à des ministres tels qu’Alexis Boutamba, Joël Pono Opape, Yves Fernand Mamfoumbi, etc.
Le sort de Bruno Ben Moubamba, dont le manque solidarité gouvernementale a souvent été révélé ces derniers mois, et celui d’Alain-Claude Bilie-By-Nze, un des visages suscitant le désamour d’une partie de la population pour Ali Bongo, sont assez difficilement calculables. Jeune Afrique prévoit la nomination du prochain gouvernement pour mi-août. Attendons donc de voir les surprises qu’il réservera.
