Les autorités gabonaises ont lancé un programme de raccordement aux réseaux de communication concernant 2 700 villages isolés. L’objectif est de réduire les zones blanches dont le raccordement est jugé trop peu rentable par les opérateurs privés de téléphonie.
« Avant, il fallait rester pile sous l’arbre, là, immobilisé. Même s’il y a une mouche, tu ne te déplaces pas », raconte l’un des habitants d’Ongame, un petit village isolé au cœur de la forêt équatoriale. Ici, les populations qui vivent de pêche et d’agriculture sont quasiment coupées des réseaux de communication, téléphone et internet. « On était vraiment perdu, on ne savait pas comment téléphoner », raconte une habitante d’Ongame, qui sera très bientôt raccordé aux réseaux.
2 700 villages oubliés faute de rentabilité
Le 1er août dernier, c’est ici, à Ongame que les autorités gabonaises ont lancé le programme de raccordement qui doit concerner 2700 villages – soit 15 % de la population du pays – oubliés par les opérateurs privés de téléphonie mobile, parce que jugés trop peu rentables.
Ce village, situé sur la route de Cocobeach qui mène vers la Guinée Equatoriale, dans le nord du littoral gabonais, est le tout premier à profiter de ce raccordement. Désormais, les villageois ont accès au réseau, « même en brousse ! », précise une dame. « Tu vas à la rivière, tu as ton téléphone, tu parles avec tes enfants et tes petits-fils… et ça sonne ! », s’enthousiasme-t-elle.
Les opérateurs privés mis à contribution
D’autres villages isolés seront bientôt raccordés. Le programme ne fait pour l’instant que démarrer. « Dans la première phase il est prévu de raccorder 100 premiers villages, en moyenne 13 par province, où il n’y a absolument pas de réseau », souligne Serge Essongué, de l’Agence nationale de régulation des télécommunications.
Le projet est financé grâce à une taxe prélevée auprès de tous les opérateurs de téléphonie dans le cadre du service universel des télécommunications. Alain Claude Bilie By, le ministre de la Communication Nze qui a présidé la cérémonie, a même fixé pour objectif de parvenir à « un Gabon où plus personne ne sera en marge des télécommunications ».