Constatant d’une part que, Jean Ping n’a aucune médiation qui consiste à faire partir quelqu’un. Et d’autre part, que la fameuse communauté internationale ne le soutient même pas, le président de l’UPG dit loyaliste s’est attiré les foudres d’une partie de l’opposition, critique à l’égard de la médiation qu’il propose à la communauté internationale de conduire en vue de résoudre la crise post-électorale au Gabon et surtout entre les deux rivaux politiques.
Les soutiens et partisans de Jean Ping n’ont pas beaucoup apprécié la sortie, lundi 7 août dernier, de Jean de Dieu Moukagni Iwangou qui a reconnu la qualité de «président de la République» à Ali Bongo Ondimba, et présenté Jean Ping comme le «président de la Coalition pour la nouvelle République». Honnêtement, Iwangou parle le même langage que Nzouba Ndama, Chambrier et tous les autres. Sauf que lui est plus direct (moins diplomate) qu’eux. En acceptant d’aller aux législatives d’avril 2018 organisées par le camp d’Ali Bongo Ondimba, n’est ce pas une façon de le reconnaître comme Président de la République ?
Le président de l’aile dite «loyaliste» de l’Union du peuple gabonais (UPG, opposition) a-t-il commis un péché ? Les soutiens de Jean Ping crient à la trahison de celui que de nombreux Gabonais défendent depuis le 31 août 2016, date de la proclamation des résultats de la dernière présidentielle en faveur d’Ali Bongo Ondimba. Motif : comment comprendre qu’au moment où la victoire de l’ancien candidat du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) est toujours contestée par son principal rival, et Jean de Dieu Moukagni Iwangou reconnaît Ali Bongo Ondimba comme le seul et unique président de la République. Il a même relégué leur champion, Jean Ping, en sa seule qualité de président de la Coalition pour la nouvelle République.
Jean de Dieu Moukagni Iwangou dit avoir été contraint au seul respect des usages diplomatiques, qui imposent de traiter chacun avec les distinctions de son rang, et ce, même lorsque l’on conteste ledit rang. Il s’est donc agi de donner toutes ses chances à la médiation qu’il entend conduire entre les deux hommes. Officiellement, Ali Bongo Ondimba est reconnu comme étant le chef de l’Etat gabonais, et Jean Ping dont la prétendue victoire dans les urnes n’a pas été reconnue par les institutions du pays même après le contentieux électoral. Il este donc président de la Coalition pour la nouvelle République.
D’après le leader de l’UPG, pour arbitrer un litige ou faciliter une médiation, il ne faut pas être dans les extrêmes, il faut se placer à l’épicentre des différentes lignes. A ce titre donc, il faut rompre avec l’émotion et le parti pris, et traiter Monsieur Ali Bongo Ondimba dans sa qualité actuelle, avec l’épithète qui lui convient. Cette prévenance, qui ne préjudicie en rien le fond du débat mais en facilite la tenue, réserve à chaque partie, toute la latitude d’exposer l’étendue de ses prétentions et tout le soin d’œuvrer au succès de sa cause devant les médiateurs.
Tout en refusant d’appeler Jean Ping «président élu du Gabon» comme ses nombreux partisans, Jean de Dieu Moukagni Iwangou conseille à cette opposition d’éviter de confondre l’approche de l’objectif, et savoir mettre de la courtoisie dans les formes.