Après plusieurs mois d’attente, les auxiliaires de commandement du Gabon ont commencé à percevoir, depuis le début du mois courant, leurs indemnités datant de 2016. Une façon pour Lambert-Noël Matha de corriger l’injustice dont ont fait l’objet les chefs de 7 provinces hormis ceux de l’Estuaire et du Haut-Ogooué, toujours mieux traités.
Certains, ayant attendu jusqu’à huit mois pour rentrer en possession de leurs émoluments, avaient fini par se considérer comme des victimes d’une injustice de la part du ministère de l’Intérieur. Depuis le 5 août, ils ont retrouvé le sourire à la faveur d’une mission lancée par le même ministère, consistant à sillonner les 164 cantons, les 969 regroupements de villages et les 2 743 villages du pays. L’objectif de cette mission qui devrait s’achever le 15 août prochain, est de «régulariser les arriérés des indemnités des auxiliaires de commandement datant de l’année dernière», a informé le conseiller en communication et porte-parole du ministère de l’Intérieur, samedi 12 août.
Selon Jean Eric Nziengui Mangala, l’ordre de cette mission serait venu d’Ali Bongo. «Face à ce qui paraissait comme une injustice (ceux qui gagnent des millions sont régulièrement payés chaque mois alors que pour des modiques sommes, les indemnités des chefferies accusent des arriérés), le président de la République a fermement instruit le gouvernement à l’effet d’apurement de cette dette avant la célébration des festivités du 17 août 2017», lit-on sur la page Facebook du ministère.
Il faut dire que le sentiment d’injustice vécu par certains chefs dans sept des neuf provinces que compte le Gabon se justifiait parfaitement. D’autant que ministère ne nie pas que «les provinces de l’Estuaire et du Haut-Ogooué sont les seules qui n’accusaient pas d’arriérés (de paiement de leurs indemnités) pour le compte de l’exercice 2016». Pourquoi cette différence dans le traitement des auxiliaires de commandement ? Seules les autorités ont la réponse. Pour l’heure, c’est dans les préfectures de leurs différentes communes que les chefs perçoivent leurs émoluments par le biais des fonctionnaires du ministère de l’Intérieur et ceux de la direction centrale des Affaires financières (DCAF). Les indemnités des trois premiers trimestres de l’année 2017 sont également en cours de paiement par le circuit des trésoreries, a informé le ministère.
Au Gabon, les auxiliaires de commandement (les chefs de canton, les chefs de regroupement de villages et les chefs de village) représentent l’autorité de l’Etat dans leurs localités. Ces derniers sont les premiers collaborateurs des gouverneurs, préfets et sous-préfets. Leurs indemnités mensuelles sont évaluées à 30 000 francs au minimum.