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Gabon : Jean Ping abandonne finalement le combat

La reconstruction du Gabon se fera avec Ali Bongo Ondimba dont le gouvernement est en cours d’élaboration. Les voix les plus autorisées affirment que certains ministres viendront de la galaxie Ping. Et il n’est pas exclu qu’il devienne lui-même aussi membre de l’exécutif.

En annonçant la fin de la résistance pour laisser la place à la reconstruction, Jean Ping est sûrement entré dans la phase de préparation des esprits à cette éventualité. D’où, cette vidéo faite dans des conditions artisanales pour un homme de son niveau, c’est juste surprenant.

Dès le retour de Jean Ping à Libreville, après sa tournée en Europe, de passage en France, les interlocuteurs lui ont dit, droit dans les yeux, de stopper son cinéma. Lorsqu’il rentre le 25 juillet dernier, il a laissé entrevoir son amertume et sa frustration dans son discours tout en annonçant la fin d’une bataille qui n’a que trop duré.

Jean Ping ne précise pas et c’est trop douloureux d’aller lui demander d’éclaircir sa pensée après sa résistance, l’heure est à la reconstruction. Ali Bongo Ondimba n’est pas encore parti du pouvoir. La passation de pouvoir ne s’est pas encore faite avec l’aide de la communauté internationale selon son bon plaisir, Jean Ping pas toujours installé au bord de mer.

Autant des préoccupations qui soulèvent des inquiétudes pour la fin de son combat. Il l’a pourtant dit : « Je ne suis pas un va-t’en guerre ». Peut-on faire une résistance sans une attitude déterminée voire acharnée d’arriver jusqu’au bout ? Curieux quand même.

En tant que leader de l’opposition gabonaise, il ne compte plus résister contre son ennemi politique Ali Bongo Ondimba, plébiscité et reconduit à la tête du pays le 27 août 2016. Tout le monde constate qu’il a abandonné le combat titanesque qu’il avait livré à son beau-frère, et surtout insisté sur son état de santé fébrile actuel.

Les analystes politiques comprennent mieux cette volonté de mettre un terme à la résistance. Ce, après avoir contesté la victoire méritée de son adversaire lors du dernier scrutin durant une année, le candidat malheureux décide enfin de faire place à l’évidence et appelle à l’esprit patriotique pour la reconstruction du pays qui depuis la dernière élection connait des turpitudes.

Dans un langage diplomatique, Jean Ping n’ira définitivement plus au bout et demande à la diaspora de cesser la résistance. ”Chers compatriotes de la diaspora, vous avez exprimé depuis 50 semaines, oui 50 semaines sans interruption, votre engagement patriotique pour un Gabon libre en des lieux symboliques des pays amis. Après la résistance nous entrons dans le temps de la reconstruction. Ce qui nous attend ce n’est pas seulement la reconstruction matérielle. Chacun de nous doit se reconstruire. Notre vivre ensemble est à reconstruire pour renouveler assurément les fondations matérielles et spirituelles du pays”. A exhorté Jean Ping.

L’on peut naturellement comprendre que celui qui est allé rencontrer ses partenaires occidentaux a finalement compris et écouté le message de ces derniers qui reconnaissent les décisions prises par les institutions gabonaises et la réélection d’Ali Bongo Ondimba.

La diaspora gabonaise qui, en réalité était devenue le principal soutien de Ping, devrait elle aussi s’y mettre et capituler après l’ordre et le vœu souhaités par celui qui incarne leur revendication. “Ensemble nous avons résisté, ensemble nous devons reconstruire“. Ainsi s’achève la crise politique gabonaise et marque le début d’un air nouveau, la reconstruction nationale.

Le moins que l’on puisse dire, est que Jean Ping aura réussi à faire croire aux Gabonais un mirage qui malheureusement a fait perdre la vie à certains compatriotes. Il le savait quand il s’engageait dans cette compétition sans plan B et avec une politique illisible. « Quand on a fini de mentir aux Gabonais, on ne prend pas ce genre de raccourci », clame un soutien de sa coalition. Et d’ajouter : « Ping doit demander pardon à toute la nation Gabonaise pour tous les morts qu’on pouvait éviter ».

Et oui, il est temps de se rendre compte que le Gabon a besoin d’un type de leaders sérieux et compétents qui leur proposent un nouveau contrat social débarrassé de toute émotion et populisme inutile. Le pays a traversé des moments difficiles de sa jeune histoire et il est temps de regarder les choses avec beaucoup de réalisme.

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