À l’issue de sa première journée en terre gabonaise et du tête-à-tête, le 16 août 2017, entre le président Ali Bongo et son homologue de la République arabe d’Egypte, Abdel Fattah Al-Sissi, les deux chefs d’Etats ont exprimé face à la presse leur convergence de vue sur plusieurs sujets d’intérêt commun.
Après une journée marathon, marquée à la présidence de la République, par un huis clos entre Ali Bongo et Al-Sissi, une rencontre élargie aux délégations ainsi que la signature d’un accord commercial et un déjeuner officiel, les chefs d’Etat gabonais et égyptien se sont retrouvés face à la presse pour faire le point de leurs entretiens et échanges.
Globalement, on retiendra la volonté affirmée des deux personnalités de «hisser toujours haut les relations aussi bien politiques que commerciales» entre les deux pays. Abdel Fattah Al-Sissi en a profité pour féliciter Ali Bongo de l’organisation du Dialogue politique ayant donné l’opportunité aux Gabonais de discuter ensemble. Le président égyptien a marqué son désir de renforcement de la coopération entre le Gabon et son pays et a indiqué que les voies d’une coopération militaire accrue ont été examinées, de même qu’ils envisagent l’intensification des relations à travers la Commission mixte devant se tenir avant fin 2017, au-delà des autres accords intégrant plusieurs domaines déjà signés entre le Gabon et l’Egypte.
A l’échelle régionale, le cas de la République centrafricaine (RCA) a été évoqué, de même que la consolidation des infrastructures et des institutions de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC). Dans ce contexte, il a salué les efforts du président gabonais à aider à la résolution du conflit entra-africain, tout en l’invitant au renforcement de la communauté sous régionale.
Ali Bongo, à son tour, a corroboré les propos de son homologue égyptien, indiquant que sa visite à Libreville intervient après celles qu’il a lui-même effectuées, en 2015 et 2016 au pays des Pharaons. A la faveur de la rencontre de Libreville, l’accent a été mis sur une diplomatie plus économique axée sur des échanges commerciaux et l’établissement de nouveaux partenariats bénéfiques pour les deux pays. «Nous sommes confiants que les engagements pris ce jour donneront un élan nouveau à nos relations économiques», a déclaré Ali Bongo. La lutte contre le terrorisme, l’éducation, la santé, l’agriculture, le commerce, la communication, les transports, les infrastructures sont autant de secteurs sur lequel les deux hommes ont échangé durant cette rencontre.
S’il souligne que l’Égypte est une grande puissance, engagée sur le continent, il a également relevé que le Gabon a de vastes programmes de développement ambitieux et c’est, en cela que le pays est prêt à accueillir certaines entreprises égyptiennes déjà installées sur le continent. Ainsi, a déclaré Ali Bongo, «le modèle de coopération intra-africaine sud-sud est un modèle porteur dans lequel nous nous devons d’investir».
Au niveau régional, les questions relatives à la lutte contre le terrorisme, le réchauffement climatique, la République démocratique du Congo, entre autres, ont été également examinés. De commun accord, les deux personnalités ont condamné les actes de violence dans ce pays soulignant la nécessité de mettre en œuvre des arrangements politiques pour aboutir à des élections pacifiques.
Au-delà de l’accent mis sur la diplomatie économique, il faut toutefois noter que les échanges commerciaux entre les deux pays restent encore très faibles. D’où cette volonté très affirmée de tenir la commission mixte d’ici à fin décembre 2017 pour leur donner un nouveau rythme.
Abdel Fatah Al-Sissi est en tournée africaine et devra quitter Libreville le 17 aout.