Effectuant une visite de travail et d’amitié de 48 heures, du 16 au 17 août 2017, dans la capitale gabonaise, le président de la République arabe d’Egypte, Abdel Fattah Al-Sissi, et son homologue gabonais, Ali Bongo, ont présidé la signature de l’Accord commercial visant le développement du volume des échanges commerciaux entre les deux pays.
Arrivé à Libreville, en matinée, à la tête d’une forte délégation constituée, en majorité d’hommes d’affaires, alors que la ville fait sa toilette pour les festivités du 57e anniversaire de l’indépendance du Gabon, le 17 août 2017, le président égyptien a assisté avec son homologue gabonais à la signature d’un accord commercial, point culminant de cette visite en terre gabonaise.
Après un long tête-à-tête, à huis clos, suivi d’une rencontre élargie aux délégations des deux pays, le ministre gabonais de la Promotion des Investissements privés, du Commerce, du Tourisme et de l’Industrie, Madeleine Berre, et le ministre égyptien du Commerce et de l’Industrie, Tarek Kabil, ont signé un accord offrant de multiples opportunités aux deux pays.
Si la présidence de la République rappelle que cet accord vient abroger celui signé à Libreville en 1978 sans en expliciter les contours, il demeure que le nouveau protocole offre des bénéfices mutuels aux deux pays pour accroître leurs échanges commerciaux et devrait surtout permettre d’insuffler une dynamique nouvelle à leurs relations. Le nouvel accord porte notamment sur les échanges réguliers d’informations économiques, les opportunités, la promotion et la protection mutuelle des investissements et la mise en place d’un mécanisme de suivi de la mise en œuvre de l’accord.
L’accord de Libreville, liant le Gabon à l’Égypte, concerne le commerce des biens et des services, l’élaboration et la mise en œuvre de projets de coopération économique et commerciale. «Les transactions commerciales seront effectuées sur la base de contrats particuliers qui seront conclus entre les personnes physiques et morales autorisées entre les deux pays», explique la Direction de la Communication présidentielle (DCP).
L’accord encourage la coopération entre les Chambres de Commerce, les organisations patronales, les Chambres industrielles et les organisations de promotion des investissements du Gabon et de l’Égypte. Quant à la facilitation, sur leurs territoires respectifs, du transit de marchandises et des produits, l’accord prévoie la participation de l’une et l’autre partie aux foires, salons et expositions commerciales en autorisant d’importer et d’exporter en franchise de droits et de taxes de douane des produits et articles déterminés.
Une démarche qui sera accompagnée par la création d’un Comité commercial mixte chargé du suivi de l’exécution de l’accord conclu pour «une durée de cinq (5) ans renouvelable par tacite reconduction pour des périodes similaires. Il entre en vigueur dès la date de la dernière notification confirmant l’accomplissement des procédures internes propres à chaque pays de réception».
Le Gabon s’est lancé, il y a quelques années, dans une politique de diversification et d’industrialisation de son économie en vue de dynamiser ses exportations. Pour les signataires de cet accord, «les avantages à tirer sont considérables, notamment dans certains secteurs hors pétrole tels que le bois, la pêche et l’agro-alimentaire». «L’Egypte est un grand importateur de bois scié avec une demande annuelle de 1,09 milliards de dollars. Le Gabon, qui se place au 4e rang des fournisseurs africains de produits issus de la transformation du bois en Egypte, pourrait potentiellement se hisser au 2e rang à travers cet accord», croit-on à la présidence de la République. Ce qui s’explique par le fait que «la transformation du bois au Gabon a connu une évolution positive depuis l’application en 2009 de la mesure d’interdiction de l’exportation de bois en grume». Les exportations des produits semi-finis ayant connu une hausse de 11% alors que le chiffre d’affaires du secteur a augmenté de 5,2% de même que le nombre d’unités de transformation.
Les secteurs de la pêche, de l’agro-alimentaire, l’industrie du ciment et les ressources minières pourraient également bénéficier des effets de cet accord qui s’appuiera sur les co-investissements, les investissements directs et des partenariats publics privés.