Pour lui permettre de réaliser ses projets, notamment dans les domaines des statistiques, de l’emploi des jeunes et de l’amélioration de la couverture sociale, le Gabon envisage de contracter de nouveaux emprunts à l’international.
La frénésie de l’endettement du Gabon n’en finit plus, au risque d’inquiéter certains. Même si les autorités assurent avoir un parfait controle de la situation. Vendredi 25 août, au terme du premier conseil des ministres du gouvernement Emmanuel Issoze Ngondet 2, l’on a annoncé l’adoption de deux projets d’ordonnances autorisant l’Etat gabonais à contracter des emprunts auprès de la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et de la Banque africaine de développement (BAD).
Le premier emprunt, d’un montant de 45,7 millions d’euros, soit environ 29,9 milliards de francs CFA, devrait servir à financer le projet de développement des statistiques au Gabon. Depuis plusieurs années, le pays, bien que disposant d’une direction générale des Statistiques (DGS), éprouve des difficultés à les actualiser dans divers domaines. Ce qui entrave souvent l’action de l’Etat. Le gouvernement semble donc compter sur la BIRD pour lui permettre de mettre en œuvre des politiques efficaces devant lui permettre de disposer d’une base de données fiables, pour une formulation efficiente de ses politiques publiques.
Quant au second emprunt, il s’agit du financement du projet de renforcement des capacités pour l’employabilité des jeunes et l’amélioration de la protection sociale. L’Etat gabonais espère obtenir de la BAD un chèque de 84 630 000 euros, soit environ 55,5 milliards de francs CFA. En juillet 2016, bien avant le lancement officiel de la campagne comptant pour la présidentielle d’août 2016, Ali Bongo, alors en tournée républicaine à Oyem, avait annoncé «le septennat de la formation des jeunes», s’il était réélu. Depuis la formation du premier gouvernement de son second mandat en octobre 2016, le chef de l’Etat n’a pas cessé de presser ses ministres à œuvrer pour la mise place des politiques permettant de renforcer l’employabilité des jeunes Gabonais.
Ces nouveaux projets d’endettement ne devraient pourtant pas être une surprise. En avril 2016, la direction générale de la Dette (DGD) annonçait déjà l’intention du pays de s’endetter à hauteur de 1 645 milliards de francs CFA de 2016 à 2018. En février 2017, assurant pouvoir contenir l’explosion de son niveau d’endettement, le gouvernement avait annoncé que, entre 2017 et 2019, la dette sera limitée à 1 472 milliards de francs CFA, conformément à la stratégie 2016-2019 de maîtrise de la dette. Avec les 85,4 milliards de francs CFA environ annoncés, le gouvernement reste dans ses calculs.