La préfecture de Libreville a conditionné la vente de carburant, à la présentation d’une pièce d’identité. Valable du 27 août au 5 septembre 2017 à Libreville, Owendo et Akanda, la mesure est plutôt perçue comme le signe d’une crainte inavouée et vient en rajouter à la psychose ambiante.
A travers un communiqué daté du 27 août, la préfecture de police de Libreville annonce un programme d’achat de carburant en vrac, dans la ville de Libreville, couvrant la période du 27 août au 5 septembre. Pour se faire servir du carburant dans un récipient autre que le réservoir d’un véhicule, la présentation d’une pièce d’identité est exigée tandis que ce service est contingenté dans les stations d’essence requises de Libreville, Owendo et Akanda, suivant un planning établi.
Compartimenté en secteur, 7 au total, la cartographie de la vente du carburant en vrac fait du 1 er et 2e arrondissement de Libreville (secteur 1). Le deuxième secteur englobe le 3e et le 4e arrondissement de Libreville. Le troisième secteur prend en compte le 5e arrondissement, et le 6e arrondissement constitue le quatrième secteur. La commune d’Owendo sera quant à elle le cinquième secteur, la commune d’Akanda, le sixième et, l’Aéroport et sa zone périphérique feront partie du septième secteur. Chacune de ces zones dispose d’un jour dédié pour la vente de carburant en vrac.
Si le communiqué n’indique pas les raisons de cette régulation momentanée, certains observateurs de la vie politique du pays avancent l’hypothèse d’une mesure en lien avec le premier anniversaire (31 août) de «la barbarie militaire» orchestrée contre le Quartier général de Jean Ping, où plusieurs personnes avaient été tuées par des militaires, au motif que ce lieu abritait des «pyromanes de l’Assemblée nationale». Redoutant visiblement le déroulement d’un plan de destruction par les flammes ou la fabrication de cocktails molotov, la préfecture de police aurait de ce fait anticipé et conçu un planning d’encadrement du ravitaillement du carburant, ingrédient bien connu de fabrication d’explosifs artisanaux.
A l’analyse, la mesure de la préfecture prête à sourire, puisque de nombreuses voitures peuvent être siphonnées de leur carburant. Ce qui serait un moyen comme un autre de se procurer du carburant. Un véhicule pourrait très bien s’approvisionner dans une station X, faire siphonner le produit acheté, avant de repartir vers une autre station s’en procurer et recommencer le manège à souhait. Mais le planning pose un autre problème en ce qu’elle compliquerait l’équation à un automobiliste en panne sèche à Owendo alors que l’achat en vrac n’est possible qu’à Akanda.
Croyant œuvrer pour la sécurité des personnes et des biens, cette mesure accroit, certainement sans le vouloir, la psychose ambiante dans le pays.