En reconduisant pour cinq ans, en mars dernier, la concession de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) au groupe français Veolia, l’ancien ministre de l’Eau et de l’Energie, Guy Bertrand Mapangou, avait déclaré avoir «choisi le moindre mal» pour les Gabonais. Mais la tension monte entre le gouvernement et la multinationale française qui attend l’apurement de sa dette.
Profonde crise de confiance entre le gouvernement gabonais et Veolia, actionnaire majoritaire de la SEEG. Selon la Lettre du Continent du 30 août 2017, un niveau alarmant de créances allié à l’irritabilité des autorités gabonaises ont tendu les rapports avec le groupe français. «Attribuée à Veolia en 1997 pour 20 ans et prolongée de cinq ans en mars dernier, la convention de concession de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) donne des sueurs froides aux dirigeants du groupe tricolore», précise ce confidentiel.
Face au non-apurement de sa dette par le gouvernement, le président du Conseil d’administration de la SEEG, Patrice Fonlladosa, a interpellé, fin juillet, dans plusieurs courriers, le Premier ministre gabonais, Emmanuel Issoze Ngondet. Selon ce dernier, le niveau de cette dette s’élève à plus de 56 milliards de Francs CFA et qu’elle augmente de mois en mois d’au moins 2 milliards. «L’Etat ne réglant plus, depuis mars dernier, les acomptes mensuels de sa consommation d’eau et d’électricité», affirme le confidentiel qui relève par ailleurs que ce «volume de créance oblige Veolia à bloquer le reversement de certaines taxes et redevances».
Face à la situation, note la même source, le patron de la SEEG n’a pas hésité à faire part de son «extrême inquiétude sur l’avenir du secteur dont le pilotage stratégique actuel ne (lui) semble pas à l’échelle des enjeux qu’il doit affronter à très court terme». Une sortie qui, selon nos confrères, n’a pas laissé de marbre l’ancien ministre de l’Eau et de l’Energie, qui, indique le journal, a évoqué «des propos et des pratiques dignes de la période coloniale».
Toutefois, une étude confidentielle, cité par la Lettre du Continent, évoque «l’insuffisance chronique de barrages hydrauliques pour accompagner la hausse de la demande. Cette politique «non volontariste» a empêché «la mise à disposition du secteur, en temps et en heure, des moyens de production requis».