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Nouveau gouvernement : Le regard de Charles M’ba

«On vous cède une part de territoire et quelques pouvoirs financiers et vous fermez les yeux et la bouche sur tout le reste», telle est la perception que se fait l’ancien sénateur, Charles M’ba, exilé en France, de l’entrée de certaines personnalités issues de l’opposition au gouvernement d’Issoze Ngondet.

L’ancien cadre du Parti démocratique gabonais (PDG), passé à l’opposition et soutien inconditionnel de Jean Ping, le principal challenger d’Ali Bongo, s’est exprimé dans une interview accordée à l’hebdomadaire l’Aube paru le 4 septembre 2017. Dans cet entretien, l’ancien ministre délégué aux Finances (2006-2009), habitué de l’exercice, passe en revue l’actualité des derniers mois dans le pays.

Charles René M’ba est loin d’être tendre dans son analyse. Il part de l’appréciation du Dialogue politique pour aboutir à la formation de ce gouvernement. «Un dialogue sérieux nécessite deux camps bien distincts, ce n’est pas le cas de la mascarade à laquelle nous avons pu assister à Libreville», a-t-il fait observer avant d’interroger : «A quel dialogue sérieux un petit groupe ultra minoritaire dans notre pays et qui s’est incrusté au pouvoir par la force des armes peut-il appeler ?». Sa réponse est sans appel : «A aucun, c’est une dictature, et nous sommes plutôt dans le coup d’Etat permanent».

Pour lui, le scénario est le partage des postes et le maintien des apanages. «On vous cède une part de territoire et quelques pouvoirs financiers et vous fermez les yeux et la bouche sur tout le reste», a-t-il affirmé, soulignant que «c’est cela le régime actuel».

Quant aux hommes de l’opposition ayant intégré le gouvernement formé le 21 août dernier, il s’est réjoui du fait que certains d’entre-deux aient quitté l’Union nationale (UN) avant son arrivée. «Nous ne partageons visiblement pas les mêmes valeurs», a-t-il déclaré. Pour les autres, c’est-à-dire ceux n’appartenant pas à l’UN, il estime que ceux- là sont bien connus pour leur opportunisme. Ils «sont attaché à leurs intérêts personnels et guidées par un opportunisme qui détruit l’essentiel», note l’ancien ministre.

«En trahissant systématiquement leur parole et leurs amis, ces hommes et ces femmes attentent à la confiance nécessaire à la construction collective de notre pays…Ils discréditent même le principe de l’Engagement», a fustigé celui qui a quitté le PDG pour l’Union nationale. Pour la vice-présidence échue à Pierre-Claver Maganga Moussavou, Charles M’ba est ironique. Le Gabon est, selon lui, un pays de la «mystification» et «l’annonce des titres ronflants peut momentanément faire illusion». Dans ce cas, il a simplement rappelé que le Vice-président de la République est membre du cabinet du président qui dispose de lui. Autrement dit, il n’a pas de réelle prise de décisions.

Pour les législatives à venir, l’ancien ministre assure qu’il s’alignera, en tant que personne disciplinée, sur la position qu’ils auront collégialement et objectivement adoptée. Même s’il admet mordicus que l’administration actuelle truquera les résultats, il note toutefois que «le pire serait certainement la politique de la chaise vide». «L’idéal, pour le Gabon, pourrait être que la Coalition pour la nouvelle République se présente sous une bannière unique», a-t-il préconisé.

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