Au Gabon, la police a empêché la tenue d’un meeting du chef de l’opposition, Jean Ping. L’ancien président de la Commission de l’Union africaine, qui ne reconnait toujours pas la réélection d’Ali Bongo, souhaitait rassembler ses militants dans la cour d’un collège privé, mais la police s’y est opposée. Elle a aussi dispersé une marche de colère improvisée par les partisans de Jean Ping.
Toute la journée, la police et les partisans de Jean Ping ont joué au jeu du chat et de la souris. Très tôt lundi matin, les policiers ont verrouillé l’unique portail du collège Ntchorere où devait se tenir le meeting. Des patrouilles motorisées sillonnaient la zone.
Certains militants ont alors laissé éclater leur colère : « Très fâché de voir de tels comportements. Il y a quoi de toutes les façons, je suis pour le changement ». « Il a envoyé les policiers partout pour venir empêcher Ping de faire le meeting. C’est pour ça que je suis fâchée ». « Et on parle d’apaiser le climat social ? Comme ça ? Je ne pense pas ».
Jean Ping a déclenché le plan B. Le meeting a donc été délocalisé à son QG. Difficile dans ces conditions de faire le plein des militants. Et jusqu’à la tombée de la nuit, Jean Ping ne s’était d’ailleurs pas présenté.
Les cadres présents ont alors décidé d’improviser une marche. Alexandre Barro Chambrier en a pris la tête. Direction l’aéroport de Libreville. La police est rapidement intervenue en tirant des gaz lacrymogènes. Dans leur fuite, les militants de Jean Ping ont renversé des bacs à ordures, brûlé des pneus et tenté d’ériger des barricades sur la voie express.
Aucune arrestation n’a été signalée. Le pouvoir n’a pas communiqué sur cette journée.