Suite à la dernière mobilisation des partisans de l’opposition à Libreville, le Parti démocratique gabonais (PDG) s’est posé en donneur de leçon sur la démocratie à l’adresse des membres de la Coalition pour la nouvelle République (CNR).
Sur l’interdiction systématique des rassemblements de la Coalition pour la nouvelle République, aussi bien dans les lieux publics que privés, le PDG n’a pas d’avis. Devant le mépris des autorités gabonaises quant au respect des libertés de mouvement et de circulation des opposants, le parti au pouvoir n’a rien à dire. Pourtant, le parti d’Ali Bongo n’a pas manqué de réagir, mardi 5 septembre, suite à la manifestation de colère des partisans de l’opposition dite radicale après que leur meeting de N’tchoréré eut été empêché, lundi 4 septembre, par la police nationale. Il s’est voulu donneur de leçon sur ce qu’est la démocratie et comment celle-ci doit être exercée en République gabonaise.
Pour Clémence Mezui, son porte-parole, «la démocratie n’est pas synonyme d’indiscipline, la démocratie n’est pas la loi de la rue, la démocratie n’est pas la jungle», tout comme elle «ne s’exprime pas au travers des formes extrêmes de populisme, de haine, d’irrationalité et d’intolérance». Au PDG où l’on a dit regretter la réaction «abusive» des partisans de l’opposition, s’étant soldé par un nouvel affrontement avec les forces de l’ordre et de nouvelles arrestations, l’on estime que la CNR aurait dû se soumettre simplement à «la loi». Laquelle ? Mystère.
N’empêche, à l’adresse des membres de la Coalition tissée autour de Jean Ping, le PDG n’a pas manqué de rappeler que «la démocratie n’est pas une foire d’empoigne cynique et injurieuse». Pour Clémence Mezui, la démocratie ne saurait donc être «un prétexte pour créer le désordre, les égarements, l’embrasement, les émeutes ou le chaos». Or, au sein du parti au pouvoir, l’on s’accorde à reconnaître dans la démocratie l’unique moyen permettant au citoyen gabonais «d’échanger sereinement, donc de débattre dans un esprit pacifique empreint de civisme».
«Le rassemblement de la coalition de l’opposition de ce lundi a, hélas, entrainé une fois de plus, une fois de trop des débordements qui ont causé du tort à de paisibles citoyens», a déploré le porte-parole du PDG, citant parmi les préjudices causés des supposées agressions sur des personnes et des incendies volontaires de véhicules sur la voie publique. Le parti n’a pas manqué d’exhorter une nouvelle fois les Gabonais à être vigilants. Le tout, en exprimant son total soutien au gouvernement et aux forces de sécurité et de défenses pour leur réaction face manifestations initiées par la CNR. Drôle de démocratie tout de même !