N’ayant jamais digéré les lignes de « Nouvelles affaires africaines, mensonges et pillages au Gabon », le Président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba balade dans les tribunaux français, le journaliste français d’investigation, Pierre Péan, qu’il accuse de diffamation. Après plusieurs non-lieux, l’affaire vient d’être à nouveau renvoyée en début octobre prochain.
Après le tourbillon de railleries, critiques et colères provoqué par le brulot de Pierre Péan « Nouvelles affaires africaines, mensonges et pillages au Gabon », c’est dans le plus grand silence, loin des commentaires et de l’intermédiation journalistique qu’Ali Bongo Ondimba a porté l’affaire devant les tribunaux français. Accusé entre autres d’assassinat et de « coup d’Etat électoral » en 2009, Ali Bongo Ondimba a porté plainte à Pierre Péan pour diffamation. Selon l’avocat de ce dernier, Delphine Meillet, « ce livre, ce n’est pas de l’investigation, mais du militantisme ».
C’est pourquoi la partie plaignante accuse l’auteur d’avoir baigné dans la facilité en colportant des rumeurs et autres ragots, au grand bonheur de l’opposant Jean Ping, un peu avant la présidentielle d’août dernier. « Pierre Péan parle d’assassinat, de tentatives d’assassinat. Il ne le prouve pas de manière factuelle. (…) toute l’audience a consisté à prouver que toutes ces imputations étaient diffamatoire », souligne l’avocat d’Ali Bongo sur les ondes de Rfi.
Le 5 septembre dernier, date de l’audience au tribunal correctionnel de Paris, ne s’est pas tenue. Déjà en février dernier, le tribunal avait prononcé le non-lieu. La difficulté des deux parties à prouver les faits demeure un facteur bloquant dans cette affaire. Et pour preuve, l’audience vient d’être à nouveau reportée au 05 octobre 2017.
Michael Moukouangui Moukala