Le porte-parole de la Coalition pour la nouvelle République (CNR), Frédéric Massavala-Maboumba, a été inculpé le 8 septembre 2017 et placé en détention préventive, après son passage devant le juge d’instruction, selon des sources judiciaires confirmées par le bureau des présidents du CNR.
Le porte-parole de la Coalition pour la nouvelle République (CNR), Frédéric Massavala-Maboumba a été présenté le 8 septembre devant un juge d’instruction, suite à son arrestation deux jours auparavant par les agents de la direction générale de la recherche (DGR). Au terme de son audition au palais de justice de Libreville, le porte-parole du CNR a été inculpé et placé en détention préventive à la prison centrale de Libreville. Les motifs de l’inculpation : «provocation directe à un attroupement non armé par discours proféré publiquement; instigation à un attroupement non armé ayant troublé l’ordre et la tranquillité publique; instigation aux actes ou manœuvres de nature à provoquer des troubles ou manifestations contre l’autorité de l’Etat».
Avec la décision du juge d’instruction, Frédéric Massavala-Maboumba rejoint ses frères d’armes pour qui, il appelait vivement encore le 3 septembre dernier, à la libération. Il s’agit de Hervé Mombo Kinga, un militant récemment interpellé, de Bertrand Zibi Abeghe et Amiang Washington, tous deux emprisonnés au lendemain de l’annonce des résultats de l’élection présidentielle d’août 2016.
Après le verdict du tribunal, en après-midi, la Coalition pour la Nouvelle République a fait une déclaration pour dénoncer «un acte antirépublicain perpètré par le pouvoir dictatorial des Bongo/PDG qui, il faut le rappeler, est passé maître dans l’instrumentalisation des services de l’Etat à des fins politiciennes».
Au-delà de cette arrestation, la Coalition a dénoncé et condamné « la décision «administrative» inique portant interdiction de sortie du territoire national», ainsi que «les arrestations des compatriotes et membres de la coalition» qui se sont multipliées et sont «devenues systématiques, au mépris de la loi et des droits fondamentaux consacrés par la Constitution de la République gabonaise».
Pour le CNR, «ces faits violents, répétitifs, peuvent, à très brève échéance, constituer le détonateur d’une situation sociale explosive qui pourrait à coup sûr s’avérer difficile à gérer. Car, comme le disait l’ancien président américain John F. Kennedy : “Ceux qui rendent une révolution pacifique impossible rendront une révolution violente inévitable”», a déclaré Vincent Moulengui Boukosso, dans la déclaration du CNR.
Celle-ci fustige également «la volonté manifeste de ce pouvoir marqué du sceau de l’illégitimité d’étouffer toutes les libertés publiques» avec pour objectif «l’élimination programmée des leaders de la Coalition dans le but de déstabiliser celle-ci et d’isoler le président élu Jean Ping».
La Coalition appelle de nouveau «le peuple gabonais à se dresser, plus que jamais, et de manière irréversible contre un système anachronique sans foi ni loi qui menace la survie de tout un pays». Elle a pris à témoin l’opinion nationale et internationale sur ce qu’elle considère comme de «nombreux actes de violations des droits fondamentaux par un groupuscule de putschistes dont le déni de démocratie et l’échec généralisé compromettent l’avenir du Gabon».
Enfin, la Coalition a exigé la libération sans condition de M. Massavala-Maboumba et de tous les autres détenus d’opinion, estimant que «la patience du peuple gabonais a atteint ses limites».