A l’ouverture de la session du Conseil supérieur de la magistrature jeudi, le président Ali Bongo Ondimba a demandé aux fonctionnaires de la justice de rester fidèles à leur serment.
En ouvrant jeudi les travaux de la session du Conseil supérieur de la magistrature, le président de la République n’est pas passé par quatre chemins pour dénoncer les nombreuses tares ayant fait leur lit dans le corps de la magistrature et qui empêchent les magistrats de dire le droit. Ali Bongo Ondimba critique ces pratiques peu orthodoxes qui se sont érigées en règle dans l’appareil judiciaire au point de rendre les hommes et les femmes en robe vulnérables dans l’exercice de leur fonction.
«Je constate malheureusement que les attentes du peuple gabonais, au nom de qui la Justice est rendue, demeurent insuffisamment satisfaites», affirme-t-il. Plus loin, le chef de l’Etat s’offusque aussi de ce que le niveau de compromission par toutes ces pratiques rétrogrades qui ont fini par jeter du discrédit sur toute la profession.
«Oui ! La dignité du magistrat est fondamentale dans le respect que doit inspirer la Justice au citoyen. La mauvaise tenue, l’agitation et tous les autres comportements déviants vous affaiblissent, affaiblissent la Justice et déstabilise l’édifice de l’Etat de droit. Le magistrat doit être un homme libre au service du droit et de l’Etat. Mais, cette liberté ne saurait être la licence», dénonce-t-il.
Face à ces multiples dérives, le président de la République rappelle les uns et les autres à l’ordre pour faire triompher la justice. «Je vous exhorte donc à vous consacrer au travail qui fait de vous des hommes et des femmes respectables dans la vie, utiles à leurs semblables et d’honorant leur corps. Je voudrais à nouveau espérer que nous avons tous une claire conscience des enjeux du moment», souligne Ali Bongo Ondimba.
D’après lui, l’avenir est porteur d’espoirs avec la mise en œuvre des recommandations issues du dialogue politique qui vont incontestablement apporter des réformes au sein du corps. «Chacun d’entre vous devrait s’efforcer de combattre les maux qui minent notre Justice pour offrir à nos compatriotes et à ceux qui vivent et investissent dans notre pays une justice qui protège tous et chacun», a-t-il interpellé l’assistance.
Avant de repréciser la place prépondérante du Conseil supérieur de la magistrature qui est, selon lui, «un cadre d’échange au sortir duquel doivent être prises les décisions qui traduisent notre détermination à mettre en place une justice plus forte et plus crédible, conduite par des personnes dotées d’une conscience professionnelle à toute épreuve, d’une éthique républicaine, d’intégrité et d’efficacité».
C’est donc à cette entreprise qu’il invite le magistrat gabonais «à faire preuve de sagesse et de clairvoyance dans l’accomplissement de la mission qui lui est assignée». Une invite qui devra contribuer au renforcement de l’Etat de droit, à l’amélioration du climat des affaires et de l’offre des services publics de la Justice.