Tensions, manifestations, ralliements, dialogue, remaniements… En un an, depuis l’officialisation par la Cour constitutionnelle de la réélection, toujours contestée, d’Ali Bongo Ondimba, le Gabon a presque tout vécu de la politique. Jeune Afrique revient sur douze mois qui ont fragilisé le pouvoir d’ABO.
Personne, au Gabon, n’a oublié cette nuit du vendredi 23 au samedi 24 septembre 2016. Chaque regard est tourné vers les locaux de la Cour constitutionnelle, chacun est pendu aux lèvres de sa présidente. Puis vient l’heure fatidique, vers 00h50, dans la nuit moite de Libreville. Marie-Madeleine Mborantsuo rend son verdict : la réélection d’Ali Bongo Ondimba est validée.
Depuis, le Gabon a deux présidents. L’un, officiellement reconnu par la justice gabonaise, l’autre, Jean Ping, qui se dit toujours élu et cherche à investir le Palais du bord de mer. Entre les deux hommes, une rancœur tenace, point de dialogue à l’horizon, mais un enjeu : celui des ralliements. Avec deux remaniements opérés en un an, ABO a bien compris qu’il pouvait compter, comme son père avant lui, sur l’appétit des leaders politiques gabonais pour les postes de pouvoir.
Plusieurs anciens du camp Ping ont ainsi franchi le Rubicond qui le sépare de son adversaire. Pourtant, dans un contexte économique tendu, et de nombreux espoirs issus du dialogue national qui ont été déçus (comme l’instauration de la limitation du nombre de mandats présidentiels), la tension demeure palpable. L’année écoulée a laissé des traces.