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Parlement européen : les secrets de la nouvelle résolution sur le Gabon

Le parlement européen réuni ce jeudi à Strasbourg en France a adopté une nouvelle résolution sur la situation politique et sociale au Gabon. Voici les secrets de cette résolution en 17 points.

1.rappelle qu’en vertu de l’accord de Cotonou, le Gabon s’est engagé à respecter les principes de la démocratie, de l’état de droit et du respect des droits de l’homme, parmi lesquels la liberté d’expression et de réunion, l’accès aux médias, la bonne gestion des affaires publiques et la transparence des mandats politiques;

2. rappelle au Gabon ses obligations et responsabilités en tant qu’État partie à cet accord, notamment la communication d’informations claires et concrètes sur les réformes engagées depuis la ratification, sur les violences postélectorales et sur les mesures prises pour établir la vérité et pour garantir que les responsables de ces actes soient traduits en justice;

3. souligne le rôle fondamental que joue l’opposition dans une société démocratique; condamne vivement les pressions et les intimidations dont fait l’objet l’opposition gabonaise; estime qu’il est inacceptable que plusieurs dirigeants de l’opposition, notamment Jean Ping, candidat à l’élection présidentielle, aient été temporairement empêchés de quitter le territoire; rappelle que la législation gabonaise ne permet l’application de cette mesure exceptionnelle qu’aux personnes qui font l’objet d’une enquête pénale; estime par conséquent que cette mesure était arbitraire;

4. condamne fermement les menaces permanentes, les agressions, le recours à la force ainsi que les restrictions sévères et les intimidations à l’encontre des opposants, des défenseurs des droits de l’homme et des journalistes au Gabon; demande aux autorités de respecter le droit de l’opposition à manifester pacifiquement, de libérer immédiatement toutes les personnes encore détenues illégalement, de mettre un terme à tous les actes de harcèlement, d’intimidation et de persécution contre les opposants, et de prendre des mesures concrètes pour garantir la liberté d’expression;

5. invite instamment le gouvernement du Gabon à procéder à une réforme approfondie et rapide du cadre électoral, en tenant compte des recommandations formulées par la MOE de l’Union européenne, afin de l’améliorer et de le rendre totalement transparent et crédible; souligne que les autorités gabonaises doivent garantir une coopération pleine et loyale avec tous les acteurs nationaux et internationaux pertinents, afin de veiller à ce que les prochaines élections législatives, qui auraient déjà dû avoir lieu, soient totalement transparentes et crédibles et se déroulent dans un climat de liberté, de démocratie, d’ouverture et de paix;

6. prend acte du dialogue politique renforcé en cours entre l’Union européenne et le Gabon, comme le prévoient les dispositions de l’accord de Cotonou; exhorte toutes les parties concernées à coopérer pleinement et à œuvrer en faveur d’un succès tangible de ce processus;

7. exprime ses réserves quant au degré d’ouverture du dialogue national lancé par le gouvernement gabonais et, par conséquent, à sa crédibilité et à sa pertinence; relève que Jean Ping et sa «Coalition pour la nouvelle République» ont refusé de prendre part à ce dialogue;

8. estime que les profondes divisions sociales et politiques qui règnent actuellement au Gabon exigent une réponse politique claire afin de préserver la stabilité du pays, d’accroître la confiance des citoyens gabonais et de donner une légitimité réelle aux institutions; demande la mise en place d’une enquête internationale, sous l’égide des Nations unies, sur les élections et les exactions qui ont été commises depuis, afin de déterminer la manière de mettre en place un dialogue politique permettant de sortir de la crise, tout en garantissant les droits démocratiques du peuple gabonais;

9. demande instamment à la France, en particulier, en raison de ses liens historiques forts avec le Gabon, de peser de tout son poids politique et économique sur le gouvernement gabonais et de jouer un rôle constructif au sein des institutions européennes à cet égard;

10. demande à la délégation de l’Union européenne au Gabon de continuer à suivre attentivement l’évolution de la situation dans ce pays et de s’appuyer sur tous les outils et instruments appropriés, ainsi que sur le dialogue politique renforcé, pour assurer le respect des éléments essentiels de l’accord de Cotonou et pour soutenir les mouvements prodémocratiques;

11. invite la VP/HR, la Commission et les États membres à réexaminer leurs politiques à l’égard du Gabon et à envisager des sanctions ciblées à l’encontre des responsables de la fraude électorale et des actes de violence qui en ont découlé;

12. réitère son appel au gouvernement gabonais pour qu’il mette en place un système judiciaire et un régime de sanctions qui garantissent que les arrestations et les condamnations soient proportionnelles à la gravité des délits;

13. exhorte le gouvernement gabonais à apporter une réponse concrète aux inquiétudes de la communauté internationale, en organisant rapidement un forum consultatif pour un dialogue réellement ouvert à tous, transparent et impartial; demande également à l’opposition d’évaluer la crédibilité de ce processus;

14. invite tous les acteurs politiques à faire preuve de responsabilité et de retenue, et notamment à s’abstenir de toute incitation à la violence;

15. invite les participants au prochain sommet UE-Afrique, qui se tiendra à Abidjan, à inscrire la situation au Gabon à l’ordre du jour de la rencontre et à rappeler au Gabon ses engagements en faveur du respect des droits de l’homme, de la démocratie et de l’état de droit;

16. se félicite de l’enquête menée en France sur les biens mal acquis du Gabon est exprime l’espoir que toutes les personnes impliquées dans des activités illicites soient traduites en justice; demande que la plus grande transparence soit faite autour du versement de 1,3 million d’euros sur un compte bancaire français lié à la famille Bongo;

17. charge son Président de transmettre la présente résolution au Conseil, à la Commission, à la vice-présidente de la Commission et haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, à l’Union africaine, au président et au Parlement de la République gabonaise, au secrétaire général des Nations unies, au Conseil des droits de l’homme des Nations unies ainsi qu’à l’Assemblée parlementaire paritaire ACP-UE.

Gabonactu.com

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